Page 2 - Le conflit Israelo Palestinien
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médiatique alimentée par des analyses tronquées, venant de l’extrême
droite à l’ultragauche, du fait de leurs idéologies qui leur interdisent de
remettre en cause la raison d’être de l’État.
Montée de la xénophobie qui se voit récurrente, liée aux grosses
opérations militaires du colonialisme israélien. Certains nieront ou
minimiseront au passage le caractère intrinsèquement colonial de l’État
d’Israël en tant qu’État refuge des Juifs face à l’antijudaïsme mondial ;
participant ainsi malgré eux à l’idéologie dominante qui en fait un État
non intrinsèquement colonial et qui fait du mouvement pro-palestinien
ou antisioniste un mouvement tendanciellement judéophobe.
Instrumentalisation de la xénophobie par les gouvernements d’États
occidentaux et d’Israël pour justifier les crimes du colonialisme des
gouvernements israéliens et la répression du mouvement pro-
palestinien, au prix d’une minimisation ou d’une négation de la montée
de l’antijudaïsme en France.
« Eretz Israël, le nom de la Palestine dans la religion juive, avait été
vénérée au fil des siècles par des générations de Juifs en tant que lieu
de saint pèlerinage, jamais comme futur État séculier. Leur tradition et
leur religion demandaient clairement aux Juifs d’attendre la venue du
Messie promis, à la « fin des temps », pour revenir en Eretz Israël en
tant que peuple souverain dans une théocratie juive, c’est-à-dire en
obéissants serviteurs de dieu (c’est pourquoi aujourd’hui, certains
courants juifs ultra-orthodoxes sont non sionistes ou antisionistes).
Autrement dit, le sionisme à laïcisé et nationalisé le judaïsme.3».
Une religion en remplace une autre, le nationalisme accompagne
toujours l’État en gestation!
En 1947, une commission spéciale (l’UNESCOP) de l’ONU décida de
privilégier la partition (en deux États) comme principe directeur de la
solution. Le projet qui deviendra la résolution 181 proposait que les
42 % du territoire palestinien forment une partie de l’État palestinien et
que les 56 % restants constituent l’État israélien, le reste étant une
enclave à se partager autour de Jérusalem, placée sous administration
internationale. Les gouvernements arabes et la direction palestinienne
trouvant ce projet injuste et illégal (les sionistes n’occupant que 10 %
des terres) décidèrent de boycotter les accords et de ne pas participer
aux négociations. Les dirigeants sionistes refusèrent le plan, ne voulant
pas de mixité sociale sur leur futur territoire et allèrent jusqu’à
demander 80 % du territoire palestinien lors des négociations. Le rejet
3 Ilan Pappé, Le nettoyage ethnique de la Palestine, Ed. La fabrique, avril 2024, p. 39.