Entraide Anationale
Rassemblement à 15h le lundi 3 avril 2017 devant Ford 448 rue du pont de guerre à Lattes
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Rassemblement à 15h le vendredi 17 février 2016 devant le Consulat général d’Espagne (Tel : 04 67 58 20 21) situé au 24 rue Marceau
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Rassemblement à 15h le vendredi 16 janvier 2015 devant le Consulat général d’Espagne (Tel : 04 67 58 20 21) situé au 24 rue Marceau (Tram : sauter du wagon entre les stations St Denis et Plan Cabanes)
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Le lundi 12 janvier 2015 à 8h15 rue Euclide à Montpellier devant la société Orange la CNT-AIT de Montpellier distribuait un tract pour soutenir les compagnes et compagnons du syndicat de Salamanque Espagne)
Mardi 15 juillet 2014, à 20h, notre syndicat informait les travailleurs de Domino’s Pizza (quai du Verdanson) et au- tres des pratiques du groupe Zena envers ses employés.
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Vendredi 16 mai 2014, dans la matinée, devant un super- marché DIA à Castelnau le Lez, le syndicat intercor- poratif de Montpellier CNT-AIT distribuait le tract ci-dessous en solidarité avec le compagnon espagnol licencié de l’entreprise TNS.
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Le vendredi 16 mai et le vendredi 16 juillet 2014, à l’heure de l’embauche, nous étions présents devant Mé- diapost à Jacou, et nous avons distribué un tract en solidarité avec les compa- gnons espa- gnols licenciés.
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Le vendredi 12 avril 2013, au petit matin, à l'entrée du personnel d'Alstom, nous avons distribué un tract en solida- rité avec les compagnons es- pagnols licenciés.
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Agenda et contact
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A la une
Mouvement social
Notre position sur le mouvement
des « gilets jaunes »
(d’après l’assemblée des assemblées)
Nous reconnaissons une fibre libertaire dans les outils utilisés sur le terrain : autonomie, action directe sans intermédiaire, démocratie directe avec des assemblées locales et une assemblée d’assemblées semblant se diriger vers un fédéralisme revendiqué.
Comme eux, nous pouvons dénoncer la répression, le mépris, le dénigrement venant de ce gouvernement ainsi que sa campagne de communication médiatique (grand débat…), de même que des médias à ses ordres.
Comme eux, au niveau économique, nous dénonçons les inégalités sociales et sommes pour une amélioration des conditions de vie des « défavorisés ».
Sur le plan tactique, nous ne pouvons qu’encourager la création de comités dans les lieux de travail, des grèves et un blocage de l’économie.
Mais pourquoi ces moyens et ces tactiques si sympathiques à nos yeux et qui sont aussi les nôtres ne débouchent-ils pas sur le même but que le nôtre ?
Parce que ce mouvement rassemble des personnes appartenant à deux classes distinctes et aux intérêts opposés : travailleurs, chômeurs, retraités, étudiants pauvres d’un côté et petits patrons exploitant les premiers, de l’autre.
Par l’alliance exploiteurs-exploités, la synthèse des revendications ne peut aboutir qu’à un concept national, opposé à un concept a-national prônant l’union des exploités contre les exploiteurs.
Et, de fait, ce mouvement ne remet pas en cause le système politique et économique dans lequel nous vivons, l’État et le capitalisme, mais veut simplement un changement de République et de « représentants » de l’État, parce qu’il est fondé sur un citoyennisme (le pouvoir au peuple, pour le peuple et par le peuple) se limitant à une nation, un territoire.
Nous aussi, anarchistes, nous voulons une autre société, mais dans un monde sans frontières, organisé de manière non hiérarchique en communes libres, autonomes et fédérées entre elles par un contrat d’entraide - l’humain restant la base de cette société.
Mouvement social
Assembléisme, Citoyennisme et Lutte de classe
Assembléisme : |
Système prônant l’autonomie de groupes informels qui n’ont pas de lien entre eux, groupes formés de diverses classes sociales aux intérêts antagonistes, l’une exploitant l’autre en l’employant. Ce système est opposé à un fédéralisme fondé sur l’humain qui, lui, pose un pacte d’entraide entre toutes les assemblées d’une même classe sociale (celles-ci échangeant leurs problèmes et solutions pour conjuguer une liberté qui ne peut être que sociale).
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Citoyennisme : |
Idéologie dont les traits principaux sont la croyance en la démocratie comme pouvant s’opposer au capitalisme, le projet d’un renforcement de l’État (des États) pour mettre en place cette politique, avec les citoyens comme base active de cette politique.
Le but avoué du citoyennisme est d’humaniser le capitalisme, de le rendre plus juste, de lui donner, en quelque sorte, un supplément d’âme. La lutte de classe est ici remplacée par la participation politique des citoyens, qui doivent non seulement élire des représentants, mais agir constamment pour faire pression sur eux afin qu’ils appliquent ce pour quoi ils sont élus. S’appuyer sur les exploités permet l’internationalisme : l’union des exploités à travers les frontières. Au contraire, se référer au « citoyen » ne permet finalement que de s’appuyer sur un « peuple » interclassiste, et surtout nous amène à la nation comme horizon indépassable…
Ainsi, du « peuple » à la « nation », le pas est vite franchi !
Bien entendu c’est un nationalisme de « gauche » qui est mis en avant, mais cela reste problématique. En tant qu’anarchistes, nous savons que bien souvent, c’est de la référence à la nation que sortent les pires horreurs : lois sécuritaires, politiques migratoires à gerber, extrême droite fascisante, colonialisme et guerres. Pour nous, la nation doit être critiquée et non mise en avant.
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Lutte de classe : |
Réalité découlant d’une organisation politique hiérarchisée et pyramidale inhérente à un système économique, la lutte de classe oppose les détenteurs de moyens de production aux producteurs ; elle ne cessera que lorsque l’humain aura établi la justice sociale (égalité politique et économique de tous). Tactique opposée au nationalisme, qui implique une concurrence entre pays et donc des guerres politiques et économiques. La lutte de classe regroupe dans ses rangs tout individu sur terre n’exploitant pas l’humain et elle se veut donc a-nationaliste (terme préféré à internationaliste car notre stratégie comprend l’abolition des frontières) et, de fait, a une valeur universaliste. |
Antiproductivisme
Pendant les cadeaux, la lutte continue !
♪ « En décembre, c'est l'apothéose,
La grande bouffe et les p'tits cadeaux... » ♬
(Hexagone, Renaud)
Il y eut d'abord les Saturnales et autres fêtes des Fous où, ne serait-ce que quelques jours, le maître devenait l'esclave et vice-versa. Même si le pouvoir en place organisait sciemment cette mascarade, tempérant ainsi les revendications populaires, il y avait alors dans l'air comme une saine ambiance de subversion des rapports sociaux : ces débordements furent souvent frappés d'interdiction.
Puis vint le temps des églises chrétiennes qui s'accaparèrent chacune à sa manière le temps de Noël, s'accordant pour y placer la naissance de leur Messie et récupérer du même coup les fêtes du solstice d’hiver.
Puis vint le temps du dogme capitaliste où l'Oncle Sam revêtit la houppelande rouge et la barbe blanche d'un père Noël débonnaire pour promouvoir urbi et orbi la grande fête de la consommation qu’une surproduction alimente,
la grande communion mondiale qui rassemble le maître et l'esclave aux pieds de l'idole-marchandise.
Mais combien d'esclaves ont encore conscience de leur esclavage, à l'heure où leurs anciens cris de révolte et leurs poings levés servent à vendre, par exemple, des tee-shirts ?...
Combien se croient naïvement les acteurs de ce système politico-économique, alors qu'ils n'en sont que les rouages dociles ?
Combien se croient naïvement à l'abri dans ce système politico-économique qui exclut de plus en plus de gens sur terre ?
Le temps de Noël ne sera pas celui d'un consensus social impossible. C'est quand il nous impose sa trêve que le Capital est le plus dangereux.
Pas plus de paix sociale à Noël que le reste de l'année !
Rentrons dans le lard de cette société de production-aliénation, avec sa grande bouffe produite chimiquement et ses p'tits cadeaux prêts à jeter.
PRÉPARONS LES NOËLS JOYEUX ET PARTAGÉS DU TEMPS D'ANARCHIE
Antimilitarisme
La guerre, c’est le Capital et l’État-nation !
♪ « Moi, mon colon, cell' que j'préfère,
C'est la guerr' de quatorz'-dix-huit ! » ♬
Il n’avait pas tort Brassens, car, de toutes les boucheries que la soldatesque capitaliste a perpétrées, c’est bien celle de 14/18 qu’est la plus chouette !
Mais comment en est-on arrivé là ?
Au milieu du XIV e siècle, la peste noire arrive en Europe. En éliminant le tiers de la population européenne, elle provoquera une crise sans précédent du féodalisme. Au XVI e siècle, la réponse anglaise à ce « manque à gagner » fut la réquisition de terres (enclosures) et le « prêt » de celles-ci, moyennant une rente (fermage), à des fermiers qui, employant des salariés pour maximiser la production, sont mis en concurrence : le capitalisme était né !
À la fin du XVII e siècle, les aristocrates capitalistes ( gentry) et les monarchistes tenants du régime absolu ( nobility) anglais s’affrontent pour le pouvoir. Ils finiront par se le partager, les premiers prenant l’économie et les seconds le politique. Alors qu’à la même époque, il existe en France 360 codes juridiques différents, en Angleterre le féodalisme se centralise, et la seule common law est appliquée (élaborée du XI e au XV e siècle) : l’ État-nation était né !
Bien que le capitalisme n’ait pas donné naissance à l’État-nation (seule organisation sociale au XVII e siècle séparant les sphères économique et politique), et que ce dernier ne soit pas à l’origine du capitalisme, les transformations sociales qui ont favorisé son essor furent les mêmes qui permirent à l’État-nation de bien s’implanter et de se définir. L’État-nation et le capitalisme sont dès lors inséparables, tant et si bien qu’il nous semble évident qu’abolir l’un ne peut se faire sans abolir l’autre.
En investissant dans sa production une grosse partie de ses extorsions coloniales, l’Angleterre devint rapidement un pays très puissant. L’activité était alors mécanisée (regroupement d’artisans dans des manufactures ; les travailleurs gardaient la maîtrise de la production), et la machine hydraulique, dont le fonctionnement exigeait une cohésion collective (construction, puis entretien de canaux pour une alimentation constante en eau), fut délaissée au profit de la machine à vapeur qui offrait davantage de souplesse et de mobilité (le charbon ne gèle pas !). Ce « choix » historique ne doit-il pas être interrogé à la lumière des problèmes écologiques actuels ? Jusqu’au début du XVIII e siècle, les autres pays d’Europe utilisaient leurs rackets coloniaux à lever des armées pour, d’une part, étendre leurs colonies, mais également dans le but d’extorquer impôts et autres taxes à leur propre paysannerie. Cela leur permettait aussi de revendre le butin de leurs pillages coloniaux ou le fruit du travail des esclaves sur différents marchés (sucre, tabac, etc.). Tandis que le capitalisme se base sur la production rationnelle et la concurrence, le féodalisme, quant à lui, reposait sur la circulation des biens pour l’enrichissement de ses tenants.
L’impérialisme, qui n’est pas propre au capitalisme, prit dans ces conditions une nouvelle forme. Le pouvoir anglais colonisa l’Irlande en s’accaparant des terres et en y installant le fermage. Ces terres colonisées furent « allouées » à des paysans anglais, écossais et irlandais, pris en otage et mis en concurrence. Le capitalisme, qui n’est alors qu’agricole, se répandit jusqu’à ce que l’Angleterre finisse par absorber son voisin.
D’autres pays d’Europe suivront la « réussite » anglaise. Par exemple, il aura fallu attendre près d’un siècle pour qu’un pays comme la France passe d’un régime monarchiste absolutiste, avec une gestion de type féodal, à une « république » de type État-nation séparant, de fait, les sphères politiques et économiques.
Ainsi donc, les Etats-nations se constituèrent sous forme d’empire, de monarchie constitutionnelle, de république… et, tous, passèrent successivement de la mécanisation à l’industrialisation capitaliste (Grande-Bretagne 1790, France 1830, Allemagne 1850, Russie 1880, Japon 1890, Italie 1890, etc.). Dès lors, les fabriques seront gérées par les capitalistes avec des règles pour augmenter la production – temps de travail, punition pour manque de rendement, etc.
Conséquemment à ce bouleversement économique, politique et social, des dissensions ne tardèrent pas à se manifester, poussant les États-nations à se militariser. En interne, ces conflits vinrent de divergences tant politiques – recherche du système le mieux adapté au capital – qu’économiques – passage de la mécanisation à l’industrialisation (révolutions de 1818, 1830, 1848, 1870…). Et, en externe, cela se traduisit par deux volontés complémentaires : soit celle de redistribuer ou d’acquérir des colonies afin d’y déverser la surproduction de marchandises - une source non négligeable d’enrichissement -, soit par celle d’acquérir à bas prix des matières premières - la garantie d’une production pérenne grâce à un approvisionnement continu et sécurisé.
Au début du XXe siècle, nous relèverons deux faits particulièrement marquants. D’abord, on assiste au délitement de l’empire ottoman (favorisant sa future alliance avec l’Allemagne entre autres) sur fond de guerres géostratégiques, larvées le plus souvent, comme en témoigne la crise dite « d’Agadir ». En voici le résumé : En 1911, à l’appel d’un sultan se sentant menacé par la convoitise d’un pouvoir allemand s’estimant en retard dans la course coloniale, le gouvernement français fait intervenir son armée au Maroc. La guerre sera évitée de peu grâce à un jeu diplomatique qui aboutira en 1912 au traité de Fès, actant la sécession à l’empire allemand de territoires précédemment conquis au Congo et au Cameroun par les militaires français ; en échange, la république française et le royaume espagnol auront les mains libres au Maroc. Ensuite, c’est sur le continent européen que ça se passe.
En 1914, l'Autriche-Hongrie, soutenue par le pouvoir allemand, déclare la guerre à la Serbie accusée d’avoir fomenté l'assassinat de l’archiduc. La première guerre mondiale vient d’éclater.
On ne compte plus les morts que cette organisation politico-économique, États-nations et Capital, a digéré et digère toujours et encore. C’est pour sortir de ce marasme que nous, anarchosyndicalistes, aspirons à de nouvelles formes d’organisation de la société.
Selon nous, le changement ne viendra en aucun cas d’un nouveau régime de propriété des moyens de production ou d’une répartition plus juste des bénéfices de celle-ci. Nous, ce que nous visons, c’est la fin des antagonismes de classe ! Aussi, pour éliminer cette compulsion mortifère de la « production-pour-la-production-et-pour-le-profit », il nous paraît évident qu’il faudra en passer par l’expropriation de tous les propriétaires des moyens de productions (avec pour conséquence l’abandon du salariat et de toutes ses formes dérivés) et par l’abolition de l’État. Tout ce qui soutient la logique marchande n’a pas de raison d’exister ailleurs que dans son propre système : le personnel militaire et policier, les banques, le système financier et les assurances, la publicité et le marketing, les bureaucraties nationales et internationales, des pans considérables de l’industrie (militaire ⇾ production d’armes et d’équipement militaire ; chimique ⇾ l’écrasant secteur agrochimique – pesticides, fongicides, herbicides… –, les biotechnologies ⇾ OGM ; énergie ⇾ le funeste secteur du nucléaire, etc.). Une fois libérés de leurs chaînes, les producteurs s’organiseront librement et entameront la transformation sociale.
Non à toutes les guerres ! À bas l’État-nation et le capitalisme !
Vive l’anarchie !
1er Mai
Travailleurs avec ou sans emploi, ex ou futurs exploités, réfugiés et apatrides
Hormis pour celles et ceux qui travaillent souvent double à cette occasion, depuis déjà plusieurs décennies, en France, le 1er Mai est vécu soit comme un simple jour férié (le seul de l’année où on ne bosse pas tout en étant payé à se la couler douce, « fête » officiellement instaurée en 1941 par Pétain), soit comme l’occasion d’une cérémonie d’un autre âge (quelques défilés traîne-savates de plus en plus désertés clamant de nombreuses revendications disparates). Il n’en fut pas toujours ainsi.
- 1er mai 1886, à Chicago : à la fin d’un rassemblement (340 000 travailleurs) à l’usine Mac Cornick demandant la journée de 8 heures, autour de 200 policiers chargent les travailleurs, en blessent un grand nombre et en tuent un. August Spies, militant anarchiste, rédige alors un appel à un nouveau rassemblement pour dénoncer les violences policières. Il se tiendra trois jours plus tard.
- 4 mai 1886, toujours à Chicago : sur la place Haymarket, à la fin d’une grosse manifestation, tandis que la police décide une fois encore de charger, une bombe éclate. Si un flic meurt sur place du fait de l’explosion, dans le chaos, plusieurs d’entre eux y laisseront la peau.
8 anarchistes sont inculpés, 4 finiront pendus (tous seront réhabilités en 1893).
Voilà comment pour longtemps, partout dans le monde, le 1er Mai représentera une journée de lutte pour l’obtention de la journée de 8 heures.
Rien de neuf n’est à attendre lorsque les slogans faussement unanimes ressemblent à ceux déjà entendus :
♪ Les jeunes dans la galère ! Les vieux dans la misère ! Les travailleurs précaires ! ♫
♬ De cette société-là, on n’en veut pas ! ♪
À quels jeunes, vieux et travailleurs cette complainte fait-elle allusion ? Et bien qu’il soit a fortiori raisonnable d’honnir une société pareille, des plaintes stériles frisant le repli sur soi non plus, on n’en veut pas !
Alors sur quoi baser un éventuel cri de ralliement pour une souhaitable convergence des luttes ? Déjà, peut-être en inventant quelque chose qui nous rappelle que des luttes il n’y en a qu’une : LA LUTTE DE CLASSE !
CONVERGENCE DE LA LUTTE DE CLASSE
Nous savons pertinemment que cette lutte n’est pas nationale ; elle est planétaire. Et tandis que seul un mouvement massif des producteurs organisés mondialement peut le renverser, le système capitaliste parvient à faire de nous tous les rivaux d’une compétition généralisée. Les guerres ne sont-elles pas toutes fratricides, commandées par de sales motifs politico-économiques ?
Mais un point retient particulièrement notre attention. Ce système génocidaire et cataclysmique ne peut pas se passer des États-nations. En effet, sans ces derniers, qui garantirait par exemple que notre billet de banque représente la valeur qui lui est attribuée ?
Capitalistes & politiciens, main dans la main, sont au commande de l’État. En effet, que ce soient les marchands d’armes ou d’OGM, tous, sans exception, s’appuient sur une bande de « représentants du peuple » que de rares moutons sévèrement aliénés continuent encore – souvent la boule au ventre ! – d’asseoir sur le trône.
N’en déplaise à certains citoyens encore asservis au parlementarisme, l’État constitue la superstructure qui organise notre soumission forcée au capitalisme. Quant à notre classe sociale, elle est complice, otage et au final toujours victime de l’État, seul détenteur de la violence légale. Victime de maltraitances et d’humiliations répétées, oui ! Victime d’intimidation et de relégation sociale, oui ! Victime de précarisation et, parfois indirectement, menacée de mort, oui !
Mais, surtout, nous sommes malgré nous victimes d’habiter un pays qui s’enrichit au son du canon et sur le dos de populations paupérisées habitant des territoires géopolitiquement attrayants (richesses en tout genre dont les éphémères énergies fossiles, stratégies militaires pour s’en emparer et/ou les protéger, etc.). Les Etats-nations les mieux équipés technologiquement remportent la mise ! Qui prétendrait aujourd’hui le contraire ? Nous n’arrivons même plus à nous regarder dans la glace tellement ça crève les yeux ! Oui, nous sommes victimes de vivre dans un des États qui vend le plus d’armes à travers le monde, une nation impérialiste, belliqueuse et agressive, qui, sous son masque droit-de-l’hommiste, exporte comme un virus sa volonté de puissance.
Enfin, avons-nous à ce point perdu de vue que pour zapper de système et abolir l’exploitation de l’humain par l’humain, il nous fallait avant tout venir à bout de la propriété privée (terres arables et moyens de production) ? Voilà la base d’un discours révolutionnaire.
Dans ces conditions, comment changer la donne ? Comment susciter l’espoir de se libérer de la hiérarchisation et de la marchandisation de nos vies ? Comment court-circuiter notre participation au capitalisme ? Comment ne pas collaborer ?
- Nous rejetons l’État-nation et ses frontières arbitraires. À la place, nous préférons des lieux de vie et d’activité librement fédérés entre eux.
- Aux partis politiques et au parlementarisme, nous opposons la gestion directe, le mandat impératif (contre le mandat représentatif) librement décidé lors d’Assemblées Générales souveraines.
Un mouvement social n’existe pas tant qu’il n’a pas dépassé sa dimension électoraliste et nationale, il n’est rien s’il ne vise pas – la Sociale, cette révolution tant souhaitée ! – à résoudre les antagonismes de classe, et ceci le plus largement possible, c’est-à-dire à l’échelle mondiale.
Ainsi, il nous semble que nos slogans mériteraient d’évoquer les causes et les effets de la violence institutionnelle. Pour nous le changement, c’est la fin des hégémonies, la disparition de l’esclavage moderne, autrement dit, c’est quand, encouragée et soutenue par les exploitéEs faisant masse, l’insubordination des travailleurs associés librement répondra aux crimes organisés du capitalisme et de l’État !
* Non à l’État, ce monstre criminel et froid !
* À bas la propriété privée et le travail aliéné !
* Ni cogestion ni même autogestion du capitalisme !
* Stop à la répression morale et policière, à la surveillance généralisée !
* Halte au sexisme !
* Libre circulation et libre sédentarisation des individus !
* Socialisation de l’économie, de la production jusqu’à la distribution, selon l’adage :
« de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins ».
Une arme redoutable : la grève générale !
Deux mots d’ordre : Non aux chefs et gestion directe !
Manifestation du 22 mars
Pour en finir avec le travail ! Un changement radical politique et économique de la société
Les coûts de production doivent sans cesse baisser du fait d’une concur-rence agressive et de la compétition généralisée. À ceci vient s’ajouter un chômage technologique provoqué par l’automatisation et l’automation ; par vagues successives, les travailleurs sont éjectés des entreprises pour être remplacés par des machines. Trop de production, moins de consommation et des crédits devenus non solvables provoquent l’arrêt de la circulation monétaire et donc des crises économiques, qui s’avèrent inéluctables dans le système capitaliste.
Les gouvernements s’enchaînent et accompagnent à coup de mesures anti-sociales les chefs d'entreprise dans leur plan de restructuration. Flexibilité tous azimuts, licenciement facilité, allégement des « charges »... sont votés par « nos » élus. Tout ceci prouve l'évidente collusion d'intérêts entre patrons et gouvernants.
Aujourd’hui l’externalisation est un mode de travail qui absorbe de plus en plus les travailleurs se prédestinant hier encore au salariat. Le nouveau cadre de l'auto-entreprenariat débouche sur deux statuts différents : soit celui de simili « artisan », soit celui du « salarié-déguisé ». L’antagonisme patron/salarié bascule vers une coopération client/prestataire. Des plateformes numériques surexploitent les nouveaux travailleurs sans droits, en répondant à cette nouvelle réalité. Ainsi, tandis que notre classe perd des compagnons sortis de la lutte de classe, les capitalistes font radier de leur comptabilité macabre des « chômeurs » par poignées.
La croissance, en tant que perspective sans fin du système capitaliste, nous livre à une compétition mondiale généralisée qui met en péril l’ensemble de l’humanité et son éco-système. La raison se voit abandonnée au seul intérêt du profit : « croître et mourir », voilà à quoi se résument la modernité et l’idée du progrès.
Puisque c’est l’offre qui crée la demande, il est foncièrement malhonnête de faire porter la charge des affres du « consumérisme » à l’individu isolé ; nous sommes pris en otages, parfois complices, mais toujours victimes serviles de la croissance. Voila pourquoi c’est plutôt le productivisme qui est l’effet de la croissance ! Seul un changement dans l’organisation et dans les choix de la production pourra modifier durablement notre façon de vivre.
Un des choix à forte plus-value unissant patrons et gouvernants qui prospectent le monde : la production et la vente de leurs machines à tuer, marchandises high-tech pour leurs stratégies guerrières. À chaque fois, des prétextes sont avancés, pour ne pas dire inventés (exemple : les photos truquées exhibées par le gouvernement Bush Georges junior des armes de destructions massives soi-disant détenues par le régime de Saddam Hussein en Irak), qui justifient des interventions militaires toujours très médiatisées. Aux yeux du monde, ces guerres servent ainsi à tester le matériel in vivo, le meilleur moyen de démontrer l’efficacité de l’industrie de la mort à éradiquer toute forme de vie et à détruire ce que la sueur a fait sortir de terre. Non seulement tous ces conflits armés ne manquent jamais de générer du « terrorisme », en prime ils séparent les Hommes en suscitant nationalisme, xénophobie et racisme. Les prétextes invoqués sont multiples et variés : humanitaires, démocratiques, humanistes et universalistes. Mais au fond, il est toujours question du contrôle soit des ressources, soit des matières premières ou des flux commerciaux, ou encore de garantir des positions géostratégiques. L’esprit colonialiste et impérialiste n'a rien perdu de sa vigueur ! Bien au contraire, la guerre fait rage et devient une habitude commandée par le calcul froid du système politico-économique capitaliste dans sa vague libérale actuelle.
Nos modes de vie sont imposés par un système dans lequel des groupes d’individus en interaction s’allient ou se font concurrence au gré de leurs intérêts. Par conséquent, il nous faut changer radicalement notre organisation politique et économique si nous voulons voir s’épanouir l’humanité sur cette unique Terre.
Voilà pourquoi nous pensons que le combat doit se mener sous trois angles : politique (l’État en tant que gouvernement de l’homme par l’homme), écono-mique (la propriété des moyens de production, source du capital en tant que moyen d’exploitation de l’homme par l’homme) et idéologique (la religion et le scientisme en tant que soumission de l’homme par l’homme).
Nous, anarchosyndicalistes, fédérés pour améliorer nos conditions de tra-vail et de vie dans une perspective d’entraide internationale entre tous les prolétaires, n’avons pas de système clef en main à proposer, mais simplement un projet de société.
Comme exemple, il n’a fallu que 25 années d’existence à la CNT espagnole pour grouper plusieurs centaines de milliers de travailleurs espagnols – dont la plupart étaient illettrés – et mettre en place en 1936 les prémices d’une société basée sur une gestion directe du politique et de l’économique. Certes, face à l’adversité, cette révolution sociale capota en une année à peine.
La CNT espagnole créée en 1910, fédère 1 577 000 membres sur les 24 000 000 d’habitants recensés dès 1936. Mais le mouvement initié par la CNT, la FAI et le POUM entre juillet 1936 et mai 1937 a été laminé par l’extrême-droite, les conservateurs, les libéraux, les sociaux-démocrates et… les communistes autoritaires.
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Aujourd’hui encore, plus que jamais, tout ce que nous désirons est d’en finir avec les frontières administratives, la hiérarchie, la subordination et les classes sociales.
VIVE LA LIBERTÉ ! ET VIVE LA PAIX !
Combat syndicaliste n° 255
Edito
Hormis un Benoit Hamon qui cherche à se raccrocher à n'importe qu'elle branche qui passe pour masquer l'absence totale de perspectives nouvelles que peut proposer la social-démocratie, les candidats à la présidentielle prônent tous l'idée que le travail est l'aboutissement que nous recherchons tous. L'affirmation est contestable. Que nous soyons au travail ou précaires, les deux problèmes majeurs auxquels nous nous confrontons sont les difficultés matérielles à vivre décemment et notre incapacité à reprendre le contrôle sur les décisions qui conditionnent nos vies.
Dans cette optique, l'abstention est la seule option réaliste et conséquente que nous pouvons adopter. S'il fallait encore balayer des illusions sur les possibilités que nous offrent les élections, le spectacle actuel se suffirait à lui-même. Et lorsque nous observons ce qui se passe dans les autres pays, nous renforçons nos certitudes.
Les mouvements spontanés de contestation qui sont nés autour de 2008, inspirés par les printemps arabes, nous permettent de faire plusieurs constats « Occupy Wall street » montre avec évidence que la démocratie directe à la base est indispensable à ceux qui veulent éviter les récupérations politiques ; la pathétique épopée de « Podemos » est le témoignage criant qu'il est impossible de régénérer la social-démocratie sans se fourvoyer et finir intégré-e-s au système ; avec Syriza, nous constatons les dégâts que génère cette gauche « régénérée » lorsqu'elle arrive au pouvoir, l'apathie du mouvement social, la trahison des nouvelles élites qui appliquent sans état d'âme la même politique que les autres franges de l'oligarchie.
S'abstenir, c'est faire le deuil de l'idée que d'autres peuvent agir à notre place. C'est affirmer que le système des représentants n'est pas le nôtre et qu'il faut le renverser pour nous réapproprier notre pouvoir de décision sur les plans politiques et économiques, comme dans nos luttes. C'est avant tout se mettre en ordre de combat pour les luttes futures. Quel que soit le Président qui sortira des urnes: il va falloir se battre pour défendre nos intérêts et nous devrons le faire contre toutes les élites politiques, médiatiques, économiques et syndicales. N'attendons pas les résultats du carnaval électoral pour entrer en résistance : construisons les solidarités partout où nous le pouvons, c'est la première chose à faire pour construire de nouvelles perspectives.
Archives
1er mai
Un système mortifère qu’il nous faut détruire !
Il est urgent de concevoir une alternative au capitalisme, basée sur l’équité, la liberté, l’entraide et la gestion directe dans nos lieux de vie et de travail. Nous n’attendons rien de l’État et nous refusons de donner tout pouvoir de décision à des politiciens.
PARCE QUE la politique et l’économie d’un pays sont déterminées par des règles de concurrence économique et géopolitique au niveau mondial ;
PARCE QUE certains politiciens mènent une politique favorable aux entreprises et aux sociétés financières (qui les subventionnent), politique contraire à nos intérêts ;
PARCE QUE d’autres nous mystifient en nous faisant croire en un capitalisme non libéral, « à visage humain », qu’ils pourraient gérer au mieux de nos intérêts ;
PARCE QUE les uns et les autres, en nous appelant aux urnes, nous incitent à abandonner en leur faveur notre capacité à nous occuper nous-mêmes de nos intérêts ;
PARCE QUE, en nous faisant croire qu’ils peuvent gérer nos intérêts du haut de l’assemblée nationale, ils nous éloignent de la seule chose qui peut faire changer la société : la lutte frontale au niveau international des travailleurs contre leurs exploiteurs.
Les années 80 ont vu un tournant au sein des structures économiques et politiques mondiales qu’englobe le capitalisme :
- délocalisation de la production (industrie textile en Inde ; industrie informatique en Chine, par exemple) ;
- paupérisation accrue (8 millions de personnes vivant seules ont moins de 910 euros par mois en France ; 5 millions de travailleurs dans des mini-jobs payés 450 € par mois en Allemagne ; concurrence croissante organisée entre salariés au niveau mondial, etc.) ;
- précarisation des conditions de travail (utilisation des ressources privées, véhicules, domiciles..., à des fins commerciales – Uber, Delivero, d’abord aux États-Unis. Les usines et les mines sont maintenant des lieux où l’on trouve plus d’inégalités avec la prolifération des prestataires de services, des intermédiaires de placement, et d’autres structures qui interviennent dans la production en Afrique du Sud, notamment) ;
- dégradations des conditions de vie et de travail (accidents du travail - 2,2 millions de morts dans le monde en 2008 - ; maladies professionnelles ; harcèlement et phénomènes de burn out ; augmentation des suicides de 60 % en 45 ans dans le monde, avec les exemples français de La Poste, France Télécom, EDF, SNCF…).
Rappelons que le 1er Mai, né de la lutte des ouvriers aux États-Unis pour l’obtention de la journée de travail de huit heures, reste une manifestation de notre volonté commune, par-delà les frontières, d'en finir avec l’exploitation quotidienne et sans trêve que nous subissons. Cette nécessaire solidarité entraide des travailleurs face à un capitalisme qui nous exploite partout dans le monde a été à l’origine de la création de la 1re Internationale à Londres, en 1864 (qui a engendré l’Association Internationale des Travailleurs). C’est la réponse qu’ont alors choisie les travailleurs pour faire face aux pratiques du capitalisme.
Nous voulons une société libre, sans État, sans armée, sans exploiteurs ni exploités, sans hiérarchie ni discrimination d’aucune sorte ; une société basée sur l’entraide où chacun apportera ce qu’il a et recevra ce dont il a besoin ; une société où les décisions seront prises dans des assemblées générales souveraines et où les mandatés seront porteurs d’un mandat impératif et seront révocables à tout moment ; une société qui laissera la fenêtre ouverte à nos rêves. Cette société, c’est à nous de la construire car aucun politicien ne le fera à notre place.
Entraide Anationale
Ford espagne complice de la répression syndicale
dans des entreprises partenaires prestataires de services
La fédération locale de Valencia de la CNT espagnole appelle à une campagne internationale contre Ford dénonçant le licenciement d’un de ses adhérents, qui travaillait chez Quality Services Production (prestataire de services pour Ford).
Roberto Pérez Castellanos, délégué syndical CNT (représentant son syndicat et non élu par l’ensemble des salariés) chez Quality Services Production à Almussafes, Valencia, a été licencié en 2016, alors qu’il était en arrêt maladie en raison du harcèlement moral qu’il subissait.
Il avait en effet dénoncé des infractions à la législation du travail :
- abus de « contrats de formation », non accompagnés de formation, avec des semaines de 40 heures et plus, pour un travail équivalant à celui de salariés en CDI ;
- information syndicale empêchée ;
- refus de fournir des vêtements de travail de protection contre le froid, réclamés sous forme de pétition par des travailleurs qui ont alors été menacés de licenciement ;
- utilisation des conventions collectives du commerce d’activités diverses au lieu de celles de l’industrie du métal concernant l’activité de Quality Services Production (QSP), ce qui entraînait une perte de salaire mensuel de 400 euros.
Le syndicat a communiqué ces informations à la gérance de Ford-Almussafes en mars 2016, puis a demandé à rencontrer la direction de Ford, en vain. Une campagne nationale menée par la CNT espagnole a eu lieu du 12 au 18 décembre 2016.
Roberto revendique sa réadmission dans son poste de cariste, cet emploi qui, même précaire, est « le pain » de sa fille, selon ses propres mots.
Nous relayons la demande de solidarité de la CNT Valencia appelant au boycott des achats de véhicules Ford, jusqu'à la résolution de ce conflit.
Pour la réintégration du délégué syndical de la CNT espagnole licencié !
Ford responsable !
Solidarité internationale !
Sources :
http://valencia.cnt.es/category/noticias/conflicto-laboral
www.rebelion.org/noticia.php?id=220797
Agir au lieu d'élire
À nos dirigeants !
Vous êtes tranquillisés, car votre avis est plus important que le nôtre ?
Rassurés, parce qu’on vous laisse décider ?
Seulement, savez-vous que des « gens » n'ont plus de travail pour vivre
et se sentir dignes,
qu’ils rognent sur leur loisir pour simplement avoir de quoi nourrir leur famille ?
Sans compter que nombreux sont encore celles et ceux qui, trop jeunes,
n’ont pas eu d’autre choix que de trimer pour survivre. Aussi, bien sûr que
nous ne sommes pas tous des intellos ou de beaux parleurs ; loin s’en faut.
Mais, en revanche, nous savons tous travailler et aimer, produire et créer,
apprendre et transmettre. Et malgré le mépris que vous nous témoignez,
vous êtes bien obligés d’admettre que sans nous, vous n’êtes plus grand chose !
NOUS SOMMES LES TRAVAILLEUSES - NOUS SOMMES LES TRAVAILLEURS
C'est nous qui plantons, fabriquons, réparons et livrons, soignons et éduquons...
C’est encore nous qui tombons en première ligne
de vos sales guerres impérialistes.
Et vous, pendant ce temps, seule compte la capitalisation de vos privilèges.
Nous, « sans dents » - mais prêts à mordre ! -, ne sommes pas dupes.
Comment osez-vous appeler « souveraineté du peuple » cette mascarade ?
Nous savons bien que ce sont les rupins qui font les lois.
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À quoi sert de voter puisque nos plaintes ne sont pas entendues ?
L’unique « droit » qui nous est accordé est celui de s’écraser,
« droit » que vous faites valoir à grands coups de matraque, de grenades et de flash-balls.
C’est pourquoi notre bulletin de vote est - et restera - un pavé !
Notre liberté doit s’exercer : au bureau, à l'atelier, au champ, dans la rue, dans une forêt du Tarn…
Jamais plus nous ne reviendrons aux urnes où vous enterrez nos illusions !
Et puis, si vous croyez vous en tirer grâce à vos partis NAZionalistes haineux et corrompus
vous vous mettez le doigt dans l’oeil. Rien désormais ne pourra plus vous protéger !
Vous constaterez que la situation n’est plus tenable. Vous ne perdez rien pour attendre !
Et ne nous dites pas d'aller voir ailleurs ! Nous savons que partout dans ce monde financiarisé votre
caste réalise toujours de plus gros bénéfices. La camelote se ressemble, seul l’emballage change !
L’État et le capitalisme nous tuent sans pitié. Notre environnement se meurt et
l’avenir se bouche. Les sommations d’usages ne sont pas respectées.
Voilà pourquoi nous optons pour un projet de société radicalement autre.
Nous en avons plus que marre de grappiller vos miettes et de recevoir des ordres !
Notre union est fondée sur la volonté commune de participer à l’autogestion de notre société.
Nous visons l’émancipation des rapports sociaux, la coopération égalitaire et libertaire
du travail basée sur les capacités physiques, intellectuelles et les goûts de chaque individu(e).
Notre exigence économique respecte le vivant tout en répondant aux besoins de chacun(e).
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Terminons-en avec l'exploitation de l'Homme par l'Homme !
Nous les seuls producteurs de richesse, NOUS les travailleuses et les travailleurs,
que ce soit en France comme partout ailleurs sur la planète, avons les mêmes intérêts.
Ne nous laissons pas berner par les réactions nationalistes et les replis communautaristes.
Réhabilitons sans plus tarder la lutte de classe sans frontières !
Vive la révolution sociale ! Vive les communes libres !
Vive l’autogestion ! Vive le fédéralisme !
Combat syndicaliste n° 254
Edito
C'est le branle bas de combat médiatique, la classe politique gesticule : le carnaval électoral a commencé. Afin d'éviter tout déboire, le gouvernement dépense sans compter pour éviter un conflit chez Alstom. Là, il n'est plus question de compter les sous, l'enjeu politique est trop important: il ne faut pas qu'un plan social vienne perturber le « débat démocratique ». Les dirigeants d'Alstom l'ont bien compris : c'est le moment de menacer, le politique est en position de faiblesse, il doit se faire élire. Plutôt que de compter sur les promesses électorales, il vaut mieux mettre le bazar avant les élections et se faire payer comptant.
Tandis que les premiers effets de la loi El Khomri se font sentir, nous pourrions nous étonner de la trêve sociale -tacite mais bien réelle- à laquelle nous astreignent les directions syndicales. Ces syndicalistes sont-ils moins malins que les patrons d'Alstom ? Mais ce serait être bien naïf et manquer de mémoire. Ont-ils fait quoique ce soit pour amener à une grève reconductible pour bloquer le pays plusieurs jours, lors de la lutte contre cette réforme ? Les a-t-on vus une seule fois lancer une grève en période d'élections ? Ils ne valent pas mieux que les politiciens, ils font partis de l'oligarchie qui nous gouverne. Nous ne pouvons pas plus nous fier à eux que nous ne pourrons nous fier au prochain président. Tout ce beau monde se connaît et s'entend sur l'essentiel. Pour le reste, un peu de « comedia del arte » pour nous distraire et le tour est joué. Pourtant, certains s'interrogent. Des syndicalistes commencent à entrer en dissidence comme cela a pu être le cas dans le collectif « On bloque tout », des femmes et des hommes se sont investis, un peu partout en France, dans le mouvement « Nuit debout ». Nous n'en sommes qu'aux balbutiements et la confusion est encore grande. Mais c'est dans ce début que résidera la résistance aux gouvernements autoritaires qui vont essayer de nous imposer des mesures libérales dans les années à venir. C'est peut être ici que naîtra cet indispensable mouvement anticapitaliste et antiétatique qui fournira enfin des perspectives aux amoureux de la liberté et de la justice sociale, Il va nous falloir beaucoup d'énergie, beaucoup de réflexions et de discussions pour faire émerger quelque chose. Comme le disait José Luis Garcia Rua : « La lutte idéologique des temps à venir sera très forte ».
L'avenir immédiat n'est pas rose, les temps sont durs. Souvenons-nous du parcours de nos vieux compagnons, de ce qu'ils ont vécu, ce à quoi ils ont survécu, pour nous donner du courage. S'ils n'ont pas baissé les bras, c'est parce qu'ils ont su conserver des valeurs et qu'ils n'ont jamais oublié que la solidarité était notre bien le plus précieux. Armés de nos idées et liés par nos actes, nous aussi, nous pouvons apporter notre pierre dans l'édification d'un autre futur. La lutte n'est pas un choix de tout repos, mais c'est celui de la dignité.
Combat syndicaliste n° 253
Edito
« C'est le propre du privilégié et de toute position privilégiée que de tuer l'esprit et le cœur des hommes. L'homme privilégié soit politiquement, soit économiquement, est un homme intellectuellement et moralement dépravé [...] Tous les pouvoirs établis, [veulent] s'éterniser en rendant la société, confinée à [leurs] soins, toujours plus stupide et par conséquent plus nécessiteuse de son gouvernement et de sa direction [...], lors même qu'[ils] sont issues du suffrage universel. Ce dernier peut en renouveler la composition, il est vrai, ce qui n'empêche pas qu'il se forme, en quelques années, un corps de politiciens privilégiés de fait, non de droit, et qui, en se vouant exclusivement à la direction des affaires publiques d'un pays finissent par former une sorte d'oligarchie politique ou d'aristocratie. »* Ces lignes datent de 1869 mais pourraient tout aussi bien avoir été écrites aujourd'hui.
Comment ne pas constater, en effet, que nous sommes dominés par une oligarchie qui associe les pouvoirs politiques, économiques et médiatiques ? La presse nous vante les mérites des patrons dans des émissions dégoulinantes de bons sentiments comme «?Patron incognito » mais ne manque pas une occasion de présenter les manifestants comme des criminels et les forces de l'ordre comme les derniers remparts de la liberté ! Le gouvernement nous explique qu'il faut faire des sacrifices, que les caisses sont vides, mais s'empresse de sortir le carnet de chèque à la moindre pseudo menace des dirigeants d'Alstom. La justice n'est pas en reste, il suffit de comparer les jugements en comparution immédiates des manifestants et ceux des industriels et politiciens véreux.
Au bout du compte, que constate-t-on ? Les aménagements de la loi El Khomri rendent la position des travailleurs plus précaires, nos territoires sont détruits et phagocytés par des projets qui ne répondent qu'aux intérêts des grandes entreprises, les pauvres sont plus pauvres et les riches plus riches. Dans ces conditions, pas étonnant que le ras-le-bol se généralise. Mais sans perspective globale pour faire converger les mécontentements, l'oligarchie aura beau jeu d'appliquer le vieil adage : diviser pour régner. D'ailleurs, ne nous vent-on pas des oppositions français/ immigrés, travailleurs/chômeurs, jeunes/ vieux quand la seule qui vaille reste celle d'oligarques/ exploités ?
* Michel Bakounine, Dieu et l’État.
Mémoire
Une expérience de gestion directe en Espagne 1936
La brochure que nous vous présentons est une fabrication propre à l’événement qu’est le 80e anniversaire de la révolution sociale espagnole. Elle reprend différents textes parus dans une revue Itinéraire et un livre La collectivisation en Espagne.
Nous nous sommes particulièrement attachés à montrer la gestion directe dans l’œuvre de ces pionniers de l’organisation. Organisation à la base qui fut réalisée aussi bien sur le plan politique qu’économique. Ce fut la première et sûrement la dernière révolution syndicale. La CNT-AIT ayant abandonné l’idée que soutient la Charte de Paris (1946), de la reprise des entreprises par les syndicats pour la laisser aux mains de tous les travailleurs, condition sine qua non pour ne pas tomber dans le piège de la dictature du prolétariat.
Dans l'avant-propos, nous nous sommes contentés d’une ébauche des conditions préfigurant ce bouleversement social qui prit naissance un 19 juillet 1936 et finit en juillet 1937. Le gouvernement républicain de la Généralité où les communistes étaient majoritaires décidait d’en finir avec les collectivisations, l’armée du colonel Lister de conviction profondément stalinienne repend son œuvre sanguinaire. La guerre sociale révolutionnaire laissait place à une guerre civile nationaliste.
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19h00 : "Fallait pas" (chacun apporte un truc à boire et à manger à partager ensemble)
19h30-19h45 : projection d'un montage vidéo sur l'Espagne en 1936.
19h45-20h00 : lecture, si possible interactive, du témoignage de Miguel Celma, « La Collectivité de Calanda, 1936-1938 »
A la suite, infos sur des expériences contemporaines (Lip, Chiapas...). Débat, questions éventuelles.
Animation musicale: chansons révolutionnaire accompagnées à la guitare.
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Samedi 10 décembre 2016 à partir de 19 h
Au local du Centre Ascaso Durruti :
6 Rue Henri René 34 000 Montpellier
« Gestion directe d'hier à aujourd'hui »
Les 80 ans de la révolution sociale
espagnole de 1936-1937
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Mémoire
Concert commémoration révolution espagnole
L'union locale de la CNT-AIT de Montpellier vous informe qu'aura lieu une soirée d'hommage à "la révolution sociale Espagnole" le samedi 26 Novembre au local associatif le "KJBI" (8 rue des pointes 34920 le Crès) à 19 h30.
Cette soirée concert exposition est coorganisée par le CGA, la CNT, le centre Ascaso Durruti dans le cadre des 80 ans de la révolution sociale Espagnole. Les organisations présentes feront tables de presses.
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Combat syndicaliste n° 252
Edito
Le 5 septembre 1936, Robert Capa photographiait un soldat républicain fauché par une balle, en pleine course. L'homme en question, Federico Borrell. Garcia était anarchiste et se battait pour la révolution sociale qui débutait, en réaction au pronunciamiento franquiste. 80 ans après, il n'est pas inutile de nous souvenir de ce combat et de ce qu'il représente. Finalement, ce passé répond à des questions de notre présent. Le capitalisme nous écrase toujours, et lorsque la crise sociale devient trop forte, il finance la montée de l'extrême droite. Nous n'en sommes pas encore à la guerre civile mais la répression policière des manifestations, l'État d'urgence et les discours des politiques de tous bords, n'annoncent rien de bon. Le système est déterminé à passer en force. Il détruit les quelques droits qui restent aux travailleurs, il nous dépossède de notre territoire pour des projets aussi destructeurs que lucratifs et il mine notre santé par une pollution, elle aussi, lucrative. Notre avis ne compte pas pour cette oligarchie obsédée par l'argent.
Pourtant, si le danger fasciste est bien réel, partout des résistances s'affirment. Dans les ZAD, dans les mouvements sociaux, lors du mouvement « Nuit debout », des voix s'élèvent pour dénoncer le pouvoir de l'argent et l'absence de démocratie. On commence à comprendre que la véritable démocratie ne peut se réduire à la liberté d'expression relative que nous connaissons encore. Mais si les résistants commencent à mieux cerner les problèmes, les perspectives restent floues. Raison de plus pour se pencher sur ce passé, pas si lointain, qui nous parle de la plus radicale révolution que nous ayons connu jusqu'à ce jour.
Lutte de classe
Bon de souscription
(Même si tu ne retournes pas ce bon à ton patron, faute de te mettre en grève, il y aura souscription)
J’adhère à la loi El Khomri :
- je veux travailler jusqu’à 67 ans ;
- je veux pouvoir être licencié(e) plus facilement, qu’il s’agisse d’une incapacité due à un accident du travail ou à une diminution des bénéfices de mon entreprise ;
- je souhaite que mes indemnités soient réduites en cas de licenciement (y compris en cas de licenciement abusif) ;
- je suis favorable à ce qu’il y ait un droit pour chaque entreprise et non un même droit pour tous ;
- je ne souhaite plus passer la visite médicale du travail ;
- je veux que mes horaires de travail, c'est-à-dire leur répartition, puissent être modifiés n’importe quand ;
- je veux pouvoir travailler jusqu’à 60 heures par semaine, et même sans limite en cas de forfait jour ;
- je souhaite que mes heures supplémentaires soient moins bien rémunérées (quand elles le sont !) ;
- je suis d’accord pour que mes dates de départ en congé puissent être légalement modifiées moins d’une semaine avant mon départ ;
- je suis favorable à ce que les apprentis mineurs puissent travailler 40 heures par semaine ;
- je souhaite que tous les acquis sociaux soient remis à zéro tous les 5 ans ;
- je suis favorable à la disparition progressive de l’inspection du travail.
Et pour finir :
- je suis favorable au retour de la religion dans l’entreprise, ce qui annulera du coup le décret de 1871 (adopté à l’unanimité J.O. du 3 avril 1871) : « Art. 1. L’Église est séparée de l’État...) ou de la loi de 1905 sur la séparation de l’église et de l’État.
En option nous pouvons préparer l’avenir avec modernité :
- je ne veux pas bénéficier des améliorations gagnées par le passé (heures de grève et de blocage avec les occupations d’entreprise qui ont « pris en otage » les usagers) ;
- je renonce à mes congés payés ;
- je renonce à la sécurité sociale ;
- je ne veux plus de salaire minimum ;
- je suis favorable à l’interdiction des syndicats ;
- je suis favorable à l’interdiction du droit de grève.
Nom :   Prénom :   Signature :
Mais si tu ne souscris pas, tu peux aussi rejoindre à la rentrée les compagnes et compagnons déjà mobilisé-es, sans prêter attention au jeu politique des syndicats corporatistes.
Tu peux aussi décider que demain sera différent car, jusqu’à maintenant, ce sont les hommes et les femmes qui font l’histoire dans le rapport de force imposé par le capitalisme. Tu peux détruire cette organisation politico-économique injuste, le capitalisme.
Tu peux aussi construire, en te solidarisant avec tous les travailleurs du monde ayant le même but : une société équitable reposant sur la responsabilité et le dialogue entre chacune de ses entités et chaque individu, un projet politique opposé au centralisme, le fédéralisme.
Tu es libre de façonner cet autre futur, à toi de travailler le développement social !
Combat syndicaliste n° 251
Edito
Ceux qui pensent que la lutte des classes est un concept dépassé ne doivent pas comprendre ce qui se passe en France en ce moment. L'ampleur de la mobilisation contre la loi travail n'a d'égal que la violence de la répression qui l'accompagne. Des centaines d'interpellations, des dizaines de blessés, un local syndical saccagé par les force de l'ordre, à Lille, des manifestations « dispersées » sans ménagement et sans avertissement, une manifestation interdite, puis autorisée sous la forme d'un manège ridicule, la lutte des classes est bien d'actualité !
Le gouvernement socialiste nous prouve, s'il en était besoin, que l'État est toujours là pour défendre les intérêts des privilégiés. En prévoyant de subordonner les droits fondamentaux de la personne au besoin de l'entreprise dès le premier article, la loi travail se pose comme la plus grande attaque ultra libérale de ces dernières années. Le combat que nous menons pour son retrait est d'une importance majeure pour notre avenir immédiat. Dans ce contexte, il est difficile de comprendre pourquoi les centrales syndicales se refusent à appeler à un mot d'ordre clair de grève générale pour bloquer l'économie. Les salariés des raffineries, de la SNCF, de l'EDF et les dockers ont plus de courage que les chefs.
Nous nous devons d'être à leur coté dans ce combat qui s'annonce comme le premier d'une longue série où nous devrons être solidaires face à une classe politique et un patronat qui, quelque soit la configuration politique d'après 2017, sont déterminés à nous faire subir le même sort que les travailleurs espagnols, grecs, italiens et portugais.
Lutte de classe
Retrait de la loi El Khomri |
Tant qu'il y aura des patrons |
Sous prétexte que la Loi est illisible, le patronat et ses soutiens poliques exigent la réforme du Code du Travail. De quelle réforme s'agit-il ? Le rapport Combrexelle et la loi qui doit en découler s'inscrivent dans la continuité des réformes précédentes et ont pour but : |
Poussés par les lois du marché et de la concurrence, ils chercheront à augmenter leurs bénéfices, toujours, et toujours plus, à nous exploiter chaque jour un peu plus, sans trêve ni répit. Sans trêve ni répit, nous aurons à lutter pour défendre notre droit à vivre. Cette guerre qu'ils nous imposent ne cessera qu'avec la disparition du patronat et du salariat. |
1. de faire primer l'accord collectif sur la loi, et ce, dans tous les domaines du droit du travail (dans certains cas, cela est déjà possible). Cela entraînerait autant de lois que d'entreprises.
2. de faire prévaloir l'accord collectif sur le contrat de travail. Cet accord, plus défavorable, pourrait entraîner le licenciement du salarié qui refuserait de renoncer aux droits inscrits sur le contrat qu'il a signé, avec une indemnité de licenciement inférieure à celle stipulée dans la loi... l'indemnité que l'accord collectif aura retenue ! Sur ce dernier point, le sale travail a déjà été largement déblayé par la loi Macron où est désormais inscrite la possibilité de remplacer le Code du travail par le Code civil si patron et salarié se me.ent d'accord.
Cerise sur le gâteau dégoulinant du capitalisme: aucun contrôle et aucune sanction ne sont prévus en cas de non respect de ces accords collectifs ! La loi sera remplacée par des « accords » forcément favorables aux patrons (car issus de chantages et de pressions), mais en plus ils ne risqueraient rien, s'ils décidaient de ne pas les respecter…
Pour réussir, cette destruction des droits des travailleurs s'accompagne de la destruction des moyens de défense des salariés ; représentants du personnel, syndicalistes, médecine du travail, inspection du travail, droit de grève, conseil des prud'hommes (cf. loi Rebsamen entre autres...).ANI, loi Macron, loi Rebsamen, Rapport Combrexelle... si on ajoute à cela la destruction du système de santé, la destruction des services publics, les lois répressives et de surveillance, la chasse aux immigrés (et aux Roms), jamais il n'y a eu autant d'attaques violentes de la part des classes dirigeantes.
La réforme du code du travail va laisser chacun d'entre nous face à son patron, sans autre recours que celui de négocier seul les conditions de son exploitation. Toute réponse collective, notre seule force face à ceux qui nous exploitent se heurtera à la nouvelle législation. Chacun de nous va se retrouver, pieds et poings liés à la merci de son maître, esclave malléable et corvéable à merci.
Il est vital de gagner cette lutte, mais aussi de prendre l'élan nécessaire pour reconquérir les acquis perdus ces dernières années : unique façon de ne plus reculer. |
Poussés par les lois du marché et de la concurrence, ils chercheront à augmenter leurs bénéfices, toujours, et toujours plus, à nous exploiter chaque jour un peu plus, sans trêve ni répit. Sans trêve ni répit, nous aurons à lutter pour défendre notre droit à vivre. Cette guerre qu'ils nous imposent ne cessera qu'avec la disparition du patronat et du salariat.
Chaque victoire est provisoire ; elle n'est rien d'autre qu'une opportunité pour reprendre notre souffle et nous devons veiller à ne pas nous satisfaire de ce que nous venons d'obtenir car ils ne manqueront pas de nous le reprendre dès le lendemain, et même plus si on leur en laisse le temps. C'est ce qu'ils sont en train de faire depuis 40 ans.
Notre arme la plus efficace : c'est la grève. Elle marque l'arrêt de notre exploitation et le gel des bénéfices qu'ils en tirent. Elle met en panne l'économie capitaliste et leur fait perdre le contrôle sur l'économie et sur nos vies.
C'est pourquoi nous ne devons pas nous en laisser déposséder et que nous devons en garder le contrôle : si personne ne fait grève à notre place, personne ne doit en décider pour nous.
Seules les assemblées de grévistes et les comités de grève qu'elles mandatent dans l'intervalle de deux assemblées générales et qui doivent rendre compte de leur mandat à l'assemblée suivante sont légitimes pour porter la parole des grévistes.
Les syndicats et les intersyndicales ont leur rôle à jouer, entre deux grèves. Mais en période de grève, seuls les grévistes peuvent décider des suites à donner à leur lutte.
Il est temps pour nous, futurs, actuels ou ex-travailleurs, de savoir où sont nos intérêts, de nous reconnaître dans notre classe d'exploités et de nous regrouper pour construire un mouvement de grève et de lutte, dans nos lieux de travail, de formation et de vie.
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Lutte de classe
Avec la loi El Khomri, un cap est franchi !
Sous les applaudissements nourris des capitalistes, le gouvernement lance une réforme du Code du Travail gravissime. La nouvelle loi qui plane sur nous, bien qu’elle s’inscrive dans la continuité des mauvais coups précédents (Accord National Interprofessionnel – ANI –, « pacte de responsabilité », « crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi », loi Macron, loi Rebsamen), opère une rupture radicale et structurelle avec l’esprit des acquis sociaux obtenus au fil du temps par la grande classe des prolétaires.
Deux rapports consécutifs – Combrexelle et celui de la commission Badinter – d'où est issue la loi El Khomri, consacrent définitivement la priorité aux accords d'entreprises en se proposant d'inverser la « hiérarchie des normes » ; le code du travail est mutilé et devient secondaire. En effet, grosso modo, ce dispositif scandaleux prévoit de faire primer l'accord collectif d'entreprise sur les accords de branche, les conventions collectives et sur le code du travail, entraînant ainsi une situation inédite en France : davantage de liberté pour exploiter le travail d'autrui, et ceci sans réelles contreparties accordées à des travailleurs précarisés. Quelques exemples ? Une augmentation du temps de travail (jusqu'à 10 h par jour pour les apprentis), une baisse de salaire (majoration pour heures supplémentaires réduite à 10%), des licenciements facilités (plafonnement des indemnités prud'homales à 3 mois de salaire pour 2 ans d'ancienneté et à 15 mois pour les salariés plus anciens). Ainsi, la direction du groupe Airbus a anticipé le projet de loi en supprimant – des horaires habituels de travail – les temps d'habillage et de déshabillage (estimés à 20 minutes par jour), à compter du 1er avril.
Si les savants compromis censés encore constituer un rempart face à une exploitation sans limite volent un à un en éclats (représentants du personnel et syndicalisme, droit de grève, conseil prud'homal, médecine du travail, inspection du travail, indemnisations chômage, etc.), en revanche aucun contrôle ni sanction ne sont envisagés pour les entrepreneurs qui, eux, ne se priveront pas d'exercer chantages et pressions. Il est à craindre la fin programmée des C.D.I. ainsi qu'une vague de licenciements expéditifs chargée à moindre frais de réguler une masse salariale flexible à souhait et corvéable à merci.
Comment pourrions-nous accepter ce marché ? Qui pourrait, comme le préconise Macron, se « mettre d'accord » avec nos exploiteurs ? Et, sincèrement, faut-il compter sur les syndicats majoritaires pour radicaliser une lutte ô combien légitime ? Laisserons-nous une fois de plus les « partenaires sociaux », ceux-là même qui ont bradé nos retraites, négocier notre servitude actuelle et à venir ? Jusqu'où sommes-nous prêts à être manipulés et maltraités ? Enfin, les yeux dans les yeux, saurons-nous expliquer aux générations futures tous ces reculs sociaux et leurs funestes conséquences ?
Alors, camarades, ne serait-il pas enfin temps de nous prendre en main selon le principe : L'émancipation des travailleurs sera l'œuvre des travailleurs eux-mêmes, et uniquement eux-mêmes ?
Avec la casse des services publics et du système de santé, les lois répressives et de surveillance, la chasse aux immigrés ou supposés tels, les parlementaires, toujours au nom du patronat, n'avaient pas mené la lutte de classe avec autant de férocité depuis longtemps ! Ne nous laissons plus opprimer ! Il est temps pour nous, futurs, actuels ou ex-travailleurs, de savoir où sont nos intérêts, de nous reconnaître dans notre classe d'exploités et de nous regrouper pour construire un mouvement de grève et de lutte, dans nos lieux de travail, de formation et de vie.
Travailleuses et travailleurs, avec ou sans emploi, il est de toute première urgence d'organiser à la base de larges Assemblées Générales décisionnelles !
Organisons-nous librement et luttons !
Vers une société fédéraliste et autogérée !
À BAS LE CAPITALISME !
Répression
Communiqué de la CNT-AIT concernant la détention, en Espagne, de marionnettistes accusés d'apologie du terrorisme.
Le vendredi 5 Février 2016, les deux membres de la troupe « Marionnettes d'en bas » (dont l'un est adhérent d'un syndicat de la CNT espagnol) ont été arrêtés durant la représentation de leur dernière production, « La Sorcière et Don Cristobal », sur des accusations d'apologie du terrorisme.
La première du spectacle a eu lieu le 29 Janvier dernier et a été reprise le 31 à Grenade, sans incidents et avec un public nombreux. La position défendue, qui se veut humanitaire, face à certains problèmes de l'actualité, pouvait trancher avec celle d'autres positions politiques. L'œuvre prône la coexistence, la tolérance et l'acceptation des différences.
Lors de la représentation du 5 février, à Madrid, une partie du public s'est sentie gênée par cette œuvre, et loin de se limiter à une question ou des critères esthétiques, a appelé la police pour dénoncer une prétendue apologie du terrorisme. La police a procédé à l'arrestation des membres de « Marionnettes d'en Bas », qui, depuis, sont détenus au secret.
La presse a publié le rapport tel quel, sans y opposer la version des accusés, donnant par là même une version totalement erronée de l'œuvre. Les médias soulignaient la glorification du terrorisme qui y était faite par une pancarte portant le slogan « Gora Alka-ETA » (Vive Alka-ETA : jeu de mot à partir de la phrase basque et du mot Al-Qaïda), sorti de son contexte. Les médias parlaient aussi d'assassinats et de viols de religieuses et de juges.
En fait, « La Sorcière et Don Cristobal » veut représenter la « chasse aux sorcières » dont a été victime le mouvement libertaire ces dernières années, avec des affaires policières du style « opération Pandora », et ceci par les figures récurrentes des contes et du théâtre. Le personnage principal, une sorcière, représente les personnes de mauvaise réputation, et elle se voit obligée d'affronter les quatre pouvoirs régissant la société : la Propriété, la Religion, la Force de l'État et la Loi. L'héroïne est chez elle et sa vie est d'abord interrompue par l'apparition du « Propriétaire », qui est le possesseur légal de sa maison. Il n'y a pas de religieuses violées ici, mais une tentative de viol de la sorcière par le propriétaire qu'elle tue au cours de l'agression. Elle se retrouve enceinte, et un enfant naît. Là, apparaît la deuxième figure : une religieuse incarnant la Religion. Celle-ci veut emmener l'enfant, mais la sorcière s'y oppose, et durant l'affrontement, la religieuse meurt. C'est alors qu'apparaît le Policier représentant la Force de l'État ; il frappe la sorcière jusqu'à ce qu'elle tombe inconsciente, puis fabrique un montage policier pour l'accuser devant la Loi en accrochant une pancarte de « Gora Alka-ETA » sur son corps, qu'il tente de maintenir debout pour prendre une photo, comme preuve. A la suite vient la quatrième figure, le Juge, qui accuse et condamne la protagoniste à la pendaison. La sorcière trompe le juge, qui passe la tête dans la propre corde, et elle en profite pour le pendre, sauvant ainsi sa propre peau…
On peut estimer que cette œuvre est ou non pour des enfants ou pour tout public, mais il est surprenant que deux personnes soient détenues au secret pour une question d'âge. Par contre la troupe « Marionnettes d'en bas » n'a jamais mentionné que sa dernière création était pour les enfants. Alors que, dans son blog, elle présente ses œuvres à tout public de manière séparée : « théâtre populaire » ou « Spectacles pour enfants ». Et « La Sorcière et Don Cristobal » n'apparaît pas dans cette dernière catégorie, on ne peut donc accuser ses auteurs de tromperie et d'attirer un public déterminé, malgré l'utilisation de poupées. De plus, dans le synopsis présenté, il était clairement question de « matraques » et de « liberté » ; le public connaissait donc le thème du spectacle, évidemment, pas le terrorisme, parce que, là, il n'y a pas de terrorisme ni d'apologie du terrorisme (motif de la détention au secret). Une mesure répressive extrêmement paradoxale : c'est précisément ce que dénonce cette œuvre. Il est surprenant de voir comment les lois anti-terroristes peuvent servir des préjugés politiques bien définis avec autant d'efficacité et peuvent mettre les accusés en situation d'impuissance, à cause de quelques plaintes. Les plaintes de personnes qui confondent le terrorisme avec ce qu'elles n'acceptent ni socialement ni politiquement.
C'est dans ce contexte international de société sécuritaire que notre confédération exprime son soutien à la troupe « Marionnettes d'en bas ». Nous exigeons la remise en liberté immédiate des détenus et revendiquons le droit à la libre expression.
Combat syndicaliste n° 250
Edito
Attentats, droitisation de la société, montée de la xénophobie, migrants mis à l'index tout cela sur fond de crise sociale... la situation n'est pas simple pour celles et ceux qui aspirent à la liberté.
Pourtant, à prendre du recul, il devient évident que tous ces sujets sont liés. Dans les années 80, les dictateurs issus du nationalisme arabe ont imposé à leurs peuples un tournant vers l'ultralibéralisme et ont jugé judicieux de permettre aux frères musulmans d'étendre leur influence pour contrer les mouvements anticapitalistes qui menaçaient leur pouvoir personnel. Dans les années 90, la situation s'est aggravée encore, avec l'intervention militaire des puissances occidentales dans la région qui entendaient mettre la main sur les ressources pétrolières. Dans les années 2000, alors que les mouvements sociaux agitaient la région, l'islamisme est devenu un courant politique puissant prêt à concurrencer les gouvernants traditionnels. Avec la crise de 2008, l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient ont connu un vaste mouvement révolutionnaire tandis qu'en Europe, les dirigeants mettent en place des politiques d'austérité qui ont pour but de faire payer la crise économique à leurs peuples
Aujourd'hui, les peuples arabes sont pris entre le marteau islamiste et l'enclume des dictatures militaires. Ici, la détresse sociale s'accroît. Les migrants sont des victimes de cette société capitaliste, qui aspirent à la justice sociale et à la liberté, tout comme nous. Ils ne veulent ni des islamistes, ni des dictatures militaires, ni de la guerre : ils aimeraient vivre en paix et avoir de quoi vivre, tout comme nous. La lutte contre le renforcement répressif des États en Europe, les mesures d'austérité et la solidarité avec les migrants sont toutes les variantes d'une même lutte contre le système capitaliste qui nous impose cette situation. Celui-ci ne s'y trompe pas lorsqu'il s'attaque, dans le même temps, aux militants No borders et à ceux d'Air France. Les fiches S ne concernent pas que les islamistes et l'État d'urgence a permis au préfet de Dordogne de faire perquisitionner les habitations de militants anarchistes. La mobilisation médiatique autour des attentats met au second plan les luttes sociales pourtant plus utiles que jamais. On ne parle plus des aspirations de justice sociale et de liberté des peuples égyptiens, tunisiens et syriens. On ne parle pas plus de mouvements anti-austérité qui secouent l'Europe. Comment pourtant ne pas voir la convergence de ces luttes ? En France, l'État a saisi l'opportunité que lui fournissaient les attentats pour écarter la question sociale. Finalement, la montée du fascisme arrange beaucoup de monde, pas seulement Daesh qui, tout comme nos États et ceux des pays arabes, est un fervent partisan du capitalisme.
Nous devons établir des liens de solidarité entre tous les exploités, par delà les frontières, si nous voulons nous défendre efficacement contre ce système qui est la cause de tous nos malheurs. Faire comprendre que nos combats sont liés, est essentiel pour contrer, à la fois, la montée de l'extrême droite et celle de l'islamisme. C'est également une question vitale pour contrer la répression d'État. Pour cela, il faut clairement identifier l'ennemi et proposer un projet de société qui réponde au problème en proposant d'éliminer l'exploitation économique et la domination étatique. Remettons au goût du jour la seule arme que nous possédons : la solidarité.
Fiche "S"
Etat d'urgence
NOM : FRANCE
PRÉNOM : RÉPUBLIQUE
NÉE LE : 22/09/1792 À PARIS
PÈRE : ÉTAT-NATION
MÈRE : ASSEMBLÉE NATIONALE
ALIAS : MARIANNE
SEXE : TRICOLORE
NATIONALITÉ : DÉMOCRATURE
DESCRIPTION : BONNET PHRYGIEN, COCARDE, SEINS NUS
RECHERCHÉ POUR ESCLAVAGISME MODERNE, EXPLOITATION D'HUMAINS, VOL AGGRAVÉ, TERRORISME D'ÉTAT ET VIOLENCE ARMÉE EN BANDE ORGANISÉE, TRAFIC D'ARMES, CORRUPTION, ETC.
CONDUITE À TENIR : INDIVIDU FÉROCEMENT AGRESSIF, LOURDEMENT ARMÉ, SOURNOIS ET HYPOCRITE.
NE PAS SE LAISSER ENDORMIR PAR LES MOTS DE "?LIBERTÉ, EGALITÉ, FRATERNITÉ ".
Que ceux qui défendent les « valeurs » de la République Française avec des larmes de crocodile arrêtent de jouer les faux-culs !
Et tenons enfin compte du fait que l'État français est parmi les premiers vendeurs, fournisseurs (à des pays aussi « démocratiques » que l'Arabie Saoudite ou l'Égypte…) et utilisateurs d'armes (Mali, Syrie, etc.).
Organisons l'arrêt de la fabrication et de la circulation d'armes !
Luttons pour le retrait total des armées impérialistes et coloniales partout dans le monde !
Un seul outils efficace contre les intérêts économiques et politiques au pouvoir :
Grève générale internationale
NON à la guerre !
Combat syndicaliste n° 249
Edito
Ça y est! C'est la rentrée.
Les travailleurs avons du mal à joindre les deux bouts et à jongler avec les horaires de nos enfants séquestrés par les institutions édu-castratives.
Syndicalement parlant, des centaines de petits con?its explosent partout dans l"hexagone pendant que les "partenaires sociaux responsables et représentatifs" grimacent des journées de mobilisation et de gréve sans aucune base directe.
De l`action directe, on en a vu: des Roms qui bloquent les routes et des travailleurs en colère qui dessapent et coursent leur DRH et leurs chefs. Là, la peur change de camp et l`État resserre ses liens avec le patronat pour condamner les "violences".
Des ouvriers, pointés du doigt et accusés de ces débordements, risquent d"avoir la ?icaille sur le dos. Ce n"est pas le cas pour les mobilisations des patrons de la FNSEA, qui ont toujours carte blanche.
Pour rajouter du piment, l'Europe qui a collaboré a piller et à générer des conflits armés partout se voit obligée de recevoir des êtres humains qui arrivent pour améliorer leur existence et échapper à la mort. Mais attention nous disent les gestionnaires de la misere, on veut seulement des "réfugiés", comme pour nous faire croire qulil existe des bons et des mauvais sans-papiers...
Nous sommes tous et toutes des exploité-es, et d'où on viens, on s"en fou, on travaille sur là où on va, éclaircir et polariser, dévoiler la confusion et appeler un chat, un chat. Le probleme ici ce sont bien les états, le capital, leu.rs patrons et leurs sbires années.
On les combat et on les combattra , jusqu'à llabolition de l`état et du salariat et l`avènement de la fraternité universelle : L'ANARCHIE !
Statuts de la CNT-AIT
Réformés au trente-cinquième congrès d'octobre 2015
TITRE PREMIER
BUT
Article premier
la Confédération nationale du travail a pour but :
– de grouper pour la défense de leurs intérêts matériels et moraux, tous les salariés du territoire de l'État français, à l'exception des forces répressives de l'État et du Capital, considérées comme des ennemies des travailleurs ;
– de poursuivre, par la lutte de classe et l'action directe, la libération des prolétaires qui ne sera réalisée que par la transformation totale de la société actuelle.
Elle précise que sa volonté, dans une société de classes en lutte, est de regrouper les exploités dans le but d'abolir le Capital et l'État par un moyen qui ne peut être que la disparition immédiate des classes sociales par l'émergence du communisme anarchiste. Cette transformation ne s'accomplira que par la suppression du salariat, par la réappropriation collective des moyens de production, de répartition, d'échange et de consommation, et leur organisation autonome et directe par les assemblées et conseils d'individus concernés ; la suppression de tous les États, du travail en tant qu'activité contrainte et séparée du restant de la vie sociale, et du prolétariat en tant que classe ; et l'établissement d'une organisation libre, fédéraliste et autogestionnaire de la société.
La CNT est internationaliste et proclame sa solidarité avec les travailleurs de tous les pays et de toutes les origines. Elle s'associe avec les organisations anarchosyndicalistes d'autres pays pour étudier les questions sociales à l'échelle internationale et pour œuvrer avec elles à la libération totale des travailleurs.
La CNT œuvre pour développer la solidarité et une conscience de classe antiautoritaire parmi ses adhérents et tous les prolétaires et resserrer les liens de fraternité qui les unissent.
TITRE II
COMPOSITION
Art. 2 –
La CNT est constituée par :
– des syndicats de travailleurs salariés ;
– des unions locales et des unions régionales de syndicats ;
– éventuellement, des fédérations de syndicats d'industrie.
Cette association est conçue et organisée sur des bases fédéralistes. Nul syndicat ne peut faire partie de la CNT s'il n'adhère pas à l'union régionale, à l'union locale et à la fédération d'industrie correspondant à son implantation et à son secteur d'activité.
Sauf exception décidée par un congrès confédéral, la double appartenance d'un adhérent ou d'un syndicat à la CNT et à une autre organisation syndicale n'est pas admise. Aucun syndicat adhérent à la CNT ne peut appartenir directement ou indirectement à un parti politique, une secte philosophique ou religieuse. Aucun individu adhérent à un syndicat de la CNT ne peut détenir directement ou indirectement de responsabilité relevant d'un parti politique, d'une secte philosophique ou religieuse.
Les organisations adhérentes à la CNT ont droit à la marque distinctive appelée label confédéral.
TITRE III
ORGANISATION ET ADMINISTRATION
Art. 3 –
La CNT est administrée suivant les directives données et les décisions prises par les syndicats réunis en congrès confédéral, tous les deux ans.
COMITÉ CONFÉDÉRAL NATIONAL
Art. 4 –
Dans l'intervalle des congrès, la CNT est administrée par le comité confédéral national qui propose les campagnes de solidarité, de propagande et d'action, s'assure de l'application des décisions de congrès et contrôle les mandats confédéraux.
Le CCN est constitué par une délégation de chaque union régionale.
Il se réunit au moins une fois par an et extraordinairement, en cas de nécessité, à la demande de 1/3 des unions régionales ou de 1/3 des syndicats.
Chaque région a une voix.
Les mandatés confédéraux et un délégué de chaque fédération siègent à titre consultatif et rendent compte de leur mandat.
Les frais de délégation occasionnés par la tenue des CCN sont remboursés par la trésorerie confédérale dans les conditions prévues à chaque CCN.
Art. 5 –
Les délégués sont tenus de rendre compte des discussions des CCN à leurs mandants.
Les procès-verbaux de chacune des séances du CCN donneront le nom des régions représentées, excusées et absentes, ainsi que des décisions adoptées et rejetées, et seront envoyés au BI et à chaque syndicat.
COMMISSION ADMINISTRATIVE
Art. 6 –
Article supprimé par le trente-cinquième congrès (octobre 2015).
MANDATÉS CONFÉDÉRAUX
Art. 7 –
Les mandatés confédéraux sont les agents d'exécution de la CNT.
Le congrès confédéral définit les attributions de chaque mandat confédéral et en confie la charge à un syndicat volontaire jusqu'au prochain congrès. Nul syndicat ne peut cumuler la responsabilité de plus d'un mandat confédéral. Le mandat s'exerce dès la clôture du congrès et prend fin après le vote sur le rapport d'activité lors du congrès suivant.
Des décisions de congrès précisent les modalités d'organisation des mandats confédéraux.
Le syndicat en charge doit s'organiser pour effectuer cette tâche et nomme un de ses adhérents mandaté vis-à-vis de la confédération. Le mandaté rend compte de l'exécution du mandat aux syndicats par des circulaires adressées à tous les syndicats, lors de chaque réunion en CCN et à l'occasion d'un rapport exhaustif lors du congrès confédéral suivant. En cas de défaillance du mandaté, il revient au syndicat en charge du mandat de nommer un autre de ses membres au poste de mandaté et d'en informer la confédération.
Les mandatés confédéraux ne peuvent se prévaloir de leur mandat de la CNT en dehors de ce qui le concerne directement.
Le CCN peut révoquer à tout instant le mandat confédéral confié à un syndicat à la demande d'au moins une union régionale. Dans tous les cas de vacance d'un mandat confédéral, le CCN doit faire appel aux syndicats et organiser une consultation pour la désignation de l'un d'entre eux pour assurer l'intérim jusqu'au prochain congrès confédéral.
Art. 8 –
Aucune fonction au sein de la CNT et de ses syndicats, unions et fédérations ne peut être exercée contre rémunération. Seuls peuvent être versés par les caisses syndicales aux adhérents de la confédération des remboursements de frais dûment justifiés.
Dans un souci de rotation des tâches la réélection des mandats est à éviter.
Art.9 –
Le secrétaire confédéral représente juridiquement la confédération et doit assurer sa défense juridique, assure le suivi organique des CCN et des congrès, et diffuse par des circulaires les informations reçues et les calendriers nationaux.
Art. 10 –
La désignation de délégués de la CNT aux diverses commissions, comités ou conseils extérieurs à la CNT est faite en réunion confédérale, congrès ou CCN.
Les mandatés confédéraux aviseront les syndicats des invitations qui pourraient leur parvenir.
Ils seront tenus de demander un mandat du plus prochain congrès ou du CCN sur l'objet de leur invitation.
Ils auront à rendre compte de son accomplissement dans la forme que le congrès ou le CCN leur demandera.
Art. 11 –
Les mandatés confédéraux doivent adresser, avant chaque CCN, un compte-rendu d'activité confidentiel aux syndicats.
UNIONS RÉGIONALES ET LOCALES
Art. 12 –
La confédération est divisée en unions régionales, dont le nombre et la délimitation géographique sont fixés par le congrès confédéral, en tenant compte de l'implantation des unions locales et des syndicats isolés.
La répartition des aires d'activité des unions locales ou des syndicats isolés est fixée par les unions régionales en tenant compte de leur implantation et de la géographie physique et humaine du territoire.
Les UL et les UR sont l'expression même du fédéralisme de la CNT au travers des activités exercées en commun par les syndicats au-delà de leur secteur ou de leur branche, dans la lutte de classe comme dans l'administration de la confédération.
Les UR reçoivent et agréent ou non les demandes d'adhésion de nouveaux syndicats dans la confédération et elles informent le plus prochain CCN de toute décision qu'elles prennent en cette matière. Les décisions des UR en matière d'adhésion sont soumises pour ratification au plus prochain congrès confédéral.
Les UR peuvent correspondre entre elles et avec les fédérations. A chaque CCN, le secrétaire confédéral donnera toutes indications utiles pour permettre ces relations.
Les UR doivent établir un compte-rendu d'activité à l'occasion de chaque réunion du CCN. Ces comptes-rendus doivent être communiqués aux autres UR et aux fédérations.
FÉDÉRATIONS
Art. 13 –
Les fédérations ont pour mission de coordonner interrégionalement l'action des syndicats adhérents. La création de chaque fédération et la détermination des branches professionnelles concernées sont de la compétence du congrès confédéral. Chaque fédération doit établir un compte-rendu d'activité à l'occasion de chaque réunion du CCN et du congrès confédéral. Ces comptes rendus doivent être communiqués aux unions régionales et aux autres fédérations existantes.
Elles ne peuvent se soustraire aux accords de congrès et ne peuvent intervenir en dehors de leur branche.
TITRE IV
CONGRÈS
Art. 14 –
Les syndicats se réunissent en congrès confédéral tous les deux ans.
Seuls les syndicats à jour de leurs cotisation ou dont le retard de cotisations n'excédera pas d'un an la dernière échéance pourront participer au congrès. Pour les syndicats dont le retard sera plus important, la décision reviendra au congrès.
La majorité des unions régionales ou le quart des syndicats adhérents à la CNT peuvent faire la demande d'un congrès confédéral extraordinaire. Dans ce cas, le secrétaire confédéral devra, dans le délai d'un mois, organiser un référendum sur cette question. Si la majorité absolue des syndicats accepte cette demande, le congrès sera réuni dans les trois mois suivant au plus. Seules les questions proposées lors de la demande de referendum pourront être inscrites à l'ordre du jour de ce congrès.
Les frais d'organisation des congrès confédéraux sont assurés par la caisse confédérale.
Tout adhérent de la CNT peut assister au congrès à titre d'observateur.
Art. 15 –
Le secrétaire confédéral avise les syndicats de la tenue du congrès, six mois au moins avant la date du dit congrès, et leur demande les questions à mettre à l'ordre du jour.
Le syndicat qui souhaite demander l'inscription d'une question à l'ordre du jour a deux mois pour faire parvenir sa proposition au secrétaire confédéral. Il établit lui-même le rapport sur cette question. Au cas où plusieurs syndicats auraient demandé l'inscription de la même question à l'ordre du jour, c'est le syndicat qui a fait la première demande qui est chargé du rapport.
Les mandatés confédéraux établissent un rapport moral et un rapport financier de leur mandat depuis le dernier congrès. Ils transmettent ces rapports à tous les syndicats.
Le secrétaire confédéral dresse l'ordre du jour d'après les réponses des syndicats. L'ordre du jour et les rapports des syndicats et des mandatés sont envoyés par le secrétaire confédéral à tous les syndicats, quatre mois avant la date du congrès.
Après la réception de l'ordre du jour et des rapports, chaque syndicat peut établir un contre-rapport sur les points de l'ordre du jour. Ces contre-rapports sont envoyés par le secrétaire confédéral à tous les syndicats, deux mois avant la date du congrès.
Art. 16 –
Le compte-rendu du congrès sera publié sous la respon-sabilité du secrétaire confédéral. Chaque syndicat, union locale, union régionale, fédération, en reçoit un exemplaire à la charge de la caisse confédérale.
Une copie des minutes, les rapports des éventuelles commissions, ainsi que les propositions déposées pour le congrès seront versées aux archives de la CNT. Elle doit être mise à la disposition des syndicats qui le demandent. Les frais d'expédition et de photocopie sont à la charge du demandeur.
Art. 17 –
Chaque syndicat représenté au congrès dispose d'une voix. Chaque délégation ne peut, en principe, représenter exceptionnel-lement que deux syndicats au maximum.
TITRE V
TRÉSORERIE
Art. 18 –
Les ressources de la confédération et de ses syndicats sont fournies par le montant de la carte confédérale et de prélèvements sur le timbre. Le timbre confédéral est unique. Sa répartition est ainsi faite :
1. le syndicat ;
2. l'union locale ;
3. l'union régionale ;
4. la fédération ;
5. la confédération.
La carte confédérale et les timbres sont obligatoires et doivent être délivrés par tous les syndicats à leurs adhérents.
Art. 19 –
Le prix de la carte et de la part confédérale sur le timbre sont fixés par décision du congrès confédéral. Le produit des achats de carte est intégralement versé à la caisse confédérale.
Art. 20 –
Le mécanisme de répartition du prix du timbre est le suivant : les unions locales font le relevé des besoins de timbres dans leur localité par syndicat ; elles adressent ce relevé aux unions régionales. Les unions régionales se les procurent auprès du trésorier confédéral et font la répartition suivant les demandes.
Pour la bonne marche des paiements des cotisations, les unions régionales délivreront à chaque commande un reçu et adresseront le cas échéant un état des cotisations qui les concernent aux fédérations d'industrie existantes. Les unions régionales adresseront au trésorier confédéral les parts concernant la confédération et les fédérations existantes.
Les unions régionales trouvent leurs ressources dans la part qu'elles prélèvent sur le timbre confédéral qu'elles vendent aux unions locales ou aux syndicats qui leur sont rattachés. Les unions locales font de même auprès de leurs syndicats. Les syndicats font de même auprès de leurs adhérents.
Les Fédérations ne prélèvent sur le produit de la vente du timbre qu'une part correspondante aux dépenses nécessitées par leurs travaux et leur activité générale.
Le trésorier confédéral transmettra aux Fédérations les ristournes leur revenant.
.
Art. 21 –
La caisse de la CNT est confiée au trésorier confédéral qui en est responsable sous le contrôle du CCN.
Un compte-rendu financier sera fait à chaque CCN par le trésorier confédéral.
Il est constitué à chaque congrès une commission de plusieurs membres élue par le congrès parmi les délégués d'au moins 3 syndicats différents. Cette commission rend compte de ses observations avant de donner quitus au trésorier confédéral.
COMMISSION DE CONTROLE
Art. 22 –
Article supprimé par le trente-cinquième congrès (octobre 2015).
CAISSE DE SOLIDARITÉ
Art. 23 –
Article supprimé par le trente-cinquième congrès (octobre 2015).
CAISSE AIT
Art. 24 –
Article supprimé par le trente-cinquième congrès (octobre 2015).
TITRE VI
DISPOSITIONS DIVERSES
Art. 25 –
Tout conflit existant au sein de la CNT concernant les organismes suivants : syndicat, union locale, union régionale ou fédération peut être soumis au plus prochain CCN ordinaire (ou au CCN extraordinaire convoqué dans les conditions prévues à l'article 4), qui a pouvoir de décision provisoire, pouvant aller jusqu'à l'exclusion d'un syndicat, d'une union locale, d'une union régionale, d'une fédération. Le congrès seul peut se prononcer définitivement.
En cas de circonstances graves, le CCN peut décider la convocation d'un congrès extraordinaire.
L'organisme incriminé garde le droit de présenter directement sa défense. Soit au CCN, soit au congrès.
Tout conflit présenté au CCN ou au congrès devra être inscrit à l'ordre du jour.
Art. 26 –
Tout cas litigieux non prévu sera soumis à la plus prochaine réunion du CCN, et tranché selon l'esprit des présents statuts. La décision du CCN devra être ratifiée par la majorité absolue des syndicats.
SIÈGE
Art. 27 –
Le siège de la CNT est celui du secrétariat confédéral.
MODIFICATION DES STATUTS
Art. 28 –
Les présents statuts ne peuvent être modifiés que par un congrès confédéral, à condition que le texte des modifications ait été porté à la connaissance des syndicats trois mois à l'avance et six mois en ce qui concerne les articles 7, 8, 10 et 11.
DISSOLUTION
Art. 29 –
En cas de dissolution, la liquidation de l'actif social sera versée à une ou plusieurs organisations à but non lucratif désignées par le congrès de dissolution.
Agir au lieu d'élire
À nos dirigeants !
Vous êtes tranquillisés, car votre avis est plus important que le nôtre ?
Rassurés, parce qu’on vous laisse décider ?
Seulement, savez-vous que des « gens » n'ont plus de travail pour vivre et se sentir dignes,
qu’ils rognent sur leur loisir pour simplement avoir de quoi nourrir leur famille ?
Sans compter que nombreux sont encore celles et ceux qui, trop jeunes,
n’ont pas eu d’autre choix que de trimer pour survivre. Aussi, bien sûr que
nous ne sommes pas tous des intellos ou de beaux parleurs ; loin s’en faut.
Mais, en revanche, nous savons tous travailler et aimer, produire et créer,
apprendre et transmettre. Et malgré le mépris que vous nous témoignez,
vous êtes bien obligés d’admettre que sans nous, vous n’êtes plus grand chose !
NOUS SOMMES LES TRAVAILLEUSES - NOUS SOMMES LES TRAVAILLEURS
C'est nous qui plantons, fabriquons, réparons et livrons, soignons et éduquons...
C’est encore nous qui tombons en première ligne de vos sales guerres impérialistes.
Et vous, pendant ce temps, seule compte la capitalisation de vos privilèges.
Nous, « sans dents » - mais prêts à mordre ! -, ne sommes pas dupes.
Comment osez-vous appeler « souveraineté du peuple » cette mascarade ?
Nous savons bien que ce sont les rupins qui font les lois.
À quoi sert de voter puisque nos plaintes ne sont pas entendues ?
L’unique « droit » qui nous est accordé est celui de s’écraser,
« droit » que vous faites valoir à grands coups de matraque, de grenades et de flash-balls.
C’est pourquoi notre bulletin de vote est - et restera - un pavé !
Notre liberté doit s’exercer : au bureau, à l'atelier, au champ, dans la rue, dans une forêt du Tarn…
Jamais plus nous ne reviendrons aux urnes où vous enterrez nos illusions !
Et puis, si vous croyez vous en tirer grâce à vos partis NAZionalistes haineux et corrompus
vous vous mettez le doigt dans l’oeil. Rien désormais ne pourra plus vous protéger !
Vous constaterez que la situation n’est plus tenable. Vous ne perdez rien pour attendre !
Et ne nous dites pas d'aller voir ailleurs ! Nous savons que partout dans ce monde financiarisé votre
caste réalise toujours de plus gros bénéfices. La camelote se ressemble, seul l’emballage change !
L’État et le capitalisme nous tuent sans pitié. Notre environnement se meurt et
l’avenir se bouche. Les sommations d’usages ne sont pas respectées.
Voilà pourquoi nous optons pour un projet de société radicalement autre.
Nous en avons plus que marre de grappiller vos miettes et de recevoir des ordres !
Notre union est fondée sur la volonté commune de participer à l’autogestion de notre société.
Nous visons l’émancipation des rapports sociaux, la coopération égalitaire et libertaire
du travail basée sur les capacités physiques, intellectuelles et les goûts de chaque individu(e).
Notre exigence économique respecte le vivant tout en répondant aux besoins de chacun(e).
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Terminons-en avec l'exploitation de l'Homme par l'Homme !
Nous les seuls producteurs de richesse, NOUS les travailleuses et les travailleurs,
que ce soit en France comme partout ailleurs sur la planète, avons les mêmes intérêts.
Ne nous laissons pas berner par les réactions nationalistes et les replis communautaristes.
Réhabilitons sans plus tarder la lutte de classe sans frontières !
Vive la révolution sociale ! Vive les communes libres !
Vive l’autogestion ! Vive le fédéralisme !
Migrations
Les migrations et les guerres ne sont que des effets
d'un système politico-économique criminel !
Chaque fois qu'une guerre fait rage, il y a une migration humaine suite aux frappes d'opportunistes locaux à la recherche du pouvoir d'une part et, d'autre part, suite à des bombardements « chirurgicaux » dus aux soutiens intéressés d'« alliés » extérieurs.
Pour nous, la liberté pour quiconque de circuler et de s'installer sur terre devrait être inaliénable, contrairement à la liberté de circulation des marchandises. Le principe d'État-Nation foule aux pieds cette liberté première en érigeant des frontières-forteresses, qui garantissent aux sociétés égoïstes les plus avancées technologiquement le confort du néocolonialiste.
Cette migration forcée alimente, d'un côté, les voix nasillardes de l'extrême-droite vociférant un : « sus aux étrangers » et, de l'autre, la voix pleureuse de l'extrême gauche gémissant : « un toit pour les migrants ». Quant aux partis ouvernementaux qui « gèrent » le flot d'humains, ils mâchouillent les quotas, recrachant ainsi les migrants prétendument « économiques » pour satisfaire l'électeur lambda. Tout est bon pour s'assurer les voies du pouvoir !
Mais nous entendons aussi la voix graveleuse des patrons claironnant : « Ah ! que voilà de la main-d'oeuvre pas chère et sans droits ! ». Il ne faudrait pas oublier non plus les quelques travailleurs égarés, avec ou sans emploi, prolétaires sans conscience de classe, bafouillant un : « Mais, ils vont me piquer mon boulot ! » ou un : « Mais, il n'y a déjà pas assez de logements pour nous ! ».
La guerre et la migration forcée ne sont actuellement que des effets de l'organisation politico-économique (le capitalisme) des classes sociales dirigeantes. Et c'est bien cette organisation qui en est la cause véritable.
Nous proposons un autre projet, par une lutte sur le plan économique : un système fédératif avec pour base l'être humain, autogérant tant sa commune que son lieu de production. Nous sommes convaincus qu'une telle organisation, au niveau mondial, éviterait la concentration d'argent qui fabrique,entre autres, des armements génocidaires ; elle remplacerait la concurrence entre États par l'entraide entre humains.
Dans l'immédiat, mobilisons-nous !
Et par une
Grève générale internationale
Ouvrons les frontières et bloquons tous les transports d'armes !
Forçons les belligérants à s'asseoir autour d'une table pour faire cesser ces guerres !
Stratégie
L’anarchosyndicalisme :
un antifascisme radical et prévenu
Fascisme :Au sens large, le terme s’est étendu à tout mouvement politique ou organisation qui, pour son seul compte, s’appuie sur un pouvoir imposé par la force. Ce groupe dominant, à la tête d’un État dictatorial, gouverne par la répression en évacuant un à un les contre-pouvoirs. L’exaltation du sentiment nationaliste, la discrimination, la ségrégation et le contrôle de la société civile en sont ses principales caractéristiques. Le culte du chef et de la hiérarchie lui est indissociable et inculqué dès la prime enfance. Son économie centralisée se base sur un capitalisme sans concurrence, ploutocratique, agressif voire impérialiste, immodéré et triomphant. Car le fascisme, c’est ça ! Quand l’État montre son plus monstrueux visage en devenant absolu, contrôlant et dominant par la puissante armée de l’argent.
Notre société moderne, régentée par le capitalisme et la science, fait la part belle aux rapports de dominations/soumissions. Depuis les révolutions bourgeoises commencées au XVIème siècle, nous prenons part à une lutte opposant les intérêts des capitalistes (et de leurs sbires) à ceux des prolétaires. C’est à chacune de ces crises économiques et/ou des agitations sociales potentiellement révolutionnaires que la classe dominante peut se laisser tenter par le fascisme afin de sauver ses billes. Autant dire que la situation politique actuelle doit nous préparer au pire.
Face au ras-le-bol de la société civile de plus en plus défiante envers des élus peu représentatifs, les institutions républicaines accentuent la pression en montant les travailleurs les uns contre les autres, en opposant d’imaginaires bons citoyens au reste de la population. Diviser - et deviser - pour mieux régner ! Les bourgeois de tous bords défendent l’État-Nation, ainsi qu’un unique modèle économique responsable de crises endémiques et chroniques mettant à mal le lien social le plus élémentaire, où la vie même est mise à mort.
Liberté ? Égalité ? Fraternité ? La vie politique continue d’être régulièrement émaillée par des propos nauséabonds qui encouragent les sentiments de repli défensif et de peur de l’autre, un autre identifié comme étranger, certes, mais surtout et toujours pauvre. De la gauche à la droite extrême, la xénophobie
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Le pouvoir utilise plutôt le terme « racisme », ce qui pervertit l’énoncé en focalisant sur les seules différences de langue et de culture et/ou d’apparence physique ; l’emploi du mot « xénophobie » est soigneusement évité, car il mettrait en cause l’idéologie nationaliste qu’implique l’État-Nation.
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sert d’alibi. Pour nous rafraîchir la mémoire, nous pouvons évoquer « […] le bruit et l’odeur […] » de Chirac, ou encore citer Rocard et son « Nous ne pouvons pas héberger toute la misère du monde […] » en passant par Marchais pour qui « […] il faut stopper l’immigration officielle et clandestine ». Le gouvernement actuel et son ministre de l’intérieur Valls ne sont pas en reste avec leur campagne acharnée contre les migrants d’Europe de l’Est, considérés comme ayant « des modes de vie extrêmement différents des nôtres […] évidemment en confrontation », tout en ajoutant qu’ils « ont vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie ». Faut-il encore illustrer cette malsaine surenchère par les violents discours du FN ou de certains responsables de l’UMP ?
Cette situation - où les démocraties parlementaires semblent incapables tant de promouvoir l’égale liberté de leurs administrés que d’en assurer leur dignité - a toujours profité aux fascismes qui, à l’instar de l’entre-deux-guerres, ont su montrer leur opportunisme en profitant du désarroi d’un peuple désabusé, désorienté et paraissant toujours plus aliéné à la société marchande. Aussi, prenons garde ! Outre une propagande omniprésente, spectaculaire et démagogique, les fascistes savent avancer à pas feutrés sous un masque d’innocence affable.
Alors, comment contrecarrer ce dessein funeste ? Pour éviter la manipulation et les coups tordus, nous voulons construire une organisation fondée sur un fédéralisme autogestionnaire sans frontières et mue par la démocratie directe. Cette exigence est inaliénable, non-négociable ! Les décisions doivent impérativement se prendre à la base.
La CNT-AIT met en œuvre dès à présent des principes de fonctionnement qui protègent de l’hégémonie, des abus et des privilèges, pour un futur libre et égalitaire, autrement dit, tendant vers le communisme libertaire.
C’est pourquoi, prévenus des expériences passées, nous refusons toute tractation et coalition avec des groupes politiques autoritaires. Nous tirons un enseignement de l’histoire et, par exemple, n’oublierons jamais comment en Espagne, au matin d’une révolution sociale pleine de promesses, une alliance « républicaine » antifasciste
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Alliance conclue entre partisans de la droite humaniste, sociaux-démocrates, communistes et anarchistes.
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conclue dès 1936 vira carrément à la trahison macabre ; la logique de guerre militarisée est venue à bout des audacieuses réalisations révolutionnaires menées essentiellement à bien par les anarchistes. Cependant, forts de notre indépendance, nous participerons à toutes luttes que nous jugerons nécessaires à l’avancée de nos idées.
Notre antifascisme est révolutionnaire. Nous plaçons l’État et le capitalisme au cœur même de l’analyse du processus de fascisation. Aussi, nous invitons celles et ceux qui le désirent à nous rejoindre afin d’unir nos forces dans la lutte pour, ensemble, faire vivre l’utopie…
* Le pouvoir utilise plutôt le terme « racisme », ce qui pervertit l’énoncé en focalisant sur les seules différences de langue et de culture et/ou d’apparence physique ; l’emploi du mot « xénophobie » est soigneusement évité, car il mettrait en cause l’idéologie nationaliste qu’implique l’État-Nation.
** Alliance conclue entre partisans de la droite humaniste, sociaux-démocrates, communistes et anarchistes.
Impérialisme
Décolonisation ?
L'armée française toujours en Afrique
S’il faut choisir un camp, c’est dans celui d’une population dominée et victime de violences que nous sommes. En effet, elle est prise en otage entre des bandes de religieux armés et une armée française qui ne représente que la volonté d’une classe exploiteuse ; celle-ci s’exprimant dans sa forme par la démocratie représentative et dans ses intérêts par sa cohorte de chefs d’entreprise. Une union sacrée qui permet encore une fois de réduire notre espace de liberté en contrôlant le discours médiatique et en renforçant le plan Vigipirate.
Au sud rien de nouveau
En juin 1830, l’armée française posait le pied sur le continent africain en Algérie, le gouvernement du prince Jules de Polignac espérait consolider l’influence de la classe dominante française dans le bassin occidental et méditerranéen, par l’ouverture de marchés et de débouchés au commerce et à l’industrie naissante. Une brillante victoire à l’extérieur permettrait de juguler une opposition intérieure dont rêvait l’ultra-monarchiste au pouvoir Charles X
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Benjamin Stora, Histoire de l’Algérie coloniale 1830-1954,
La Découverte, 1991, collection Repères, p.16..
Sous les décombres de l’empire ottoman, l’aventure coloniale commençait ainsi que la guerre d’Algérie …
1962, fin de la guerre d’Algérie : si les colons se retirent, l’armée française reste présente de façon permanente sur le territoire africain et signe le début de quelque 50 années de néocolonialisme. La politique africaine de la France relève en effet sous la Ve République de ce qu'il est convenu d’appeler le « domaine réservé » du président de la République. Ce fonctionnement monarchique ne découle pas de la Constitution, mais simplement de l’usage imposé par l’ineffable De Gaulle et maintenu par ses non moins indicibles successeurs
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Raphaël Granvaud, Que fait l’armée française en Afrique ?
Agone, 2009, p.399..
Le Mali
L’intervention de notre Scipion l’Africain à l’appel illégitime du potentat local fleure bon l’arnaque. Le gouvernement algérien avait pourtant réussi à amener les deux principaux protagonistes du mouvement national touareg Ansar Eddine et le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) – aux revendications territoriales dans le nord du Mali entre autres – à trouver un accord en vue de négocier une solution politique avec le gouvernement de Bamako. Le MNLA et Ansar Eddine ont signé fin décembre 2012 à Alger un accord dans lequel ils s’engagent à « s’abstenir de toute action susceptible d’engendrer une situation de confrontation et toute forme d’hostilité dans la zone qu’ils contrôlent » et ont également promis d’agir dans le sens de la libération de tous les otages en captivité dans la zone concernée et de sécuriser les zones sous leur contrôle. La coordination des positions et autres actions dans toute démarche visant la recherche d’une solution politique avec Bamako figure également parmi les engagements cosignés par les deux mouvements armés
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Mais sous la pression française, le gouvernement malien a ignoré ces bons offices et a continué en secret à préparer l’offensive armée planifiée entre l’été et l’automne 2012 comme en témoignent le recrutement tous azimuts et l’entraînement de mercenaires de tous les coins d’Afrique, étant entendu que les 3000 hommes de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) n’allaient pas suffire à déloger les mouvements touaregs de leurs positions.
Lutte contre l’intégrisme religieux, ils nous ont dit ! Pourtant la bande à Sarkoflic qui n’a pas hésité à armer et soutenir les djihadistes en Libye et en Syrie passe le relais à la bande à Scipion qui, lui aussi n’hésite pas aujourd’hui à soutenir les djihadistes en Syrie. Ce dernier se découvre subitement une âme laïque et démocratique au Mali ! La laïcité ici n’est qu’un cache-sexe servant à dissimuler de sordides desseins stratégiques et économiques.
Le gouvernement français intervient car il y au Mali, et juste à coté au Niger des mines d’uranium, d’or, d’argent et de terres rares. Bien sûr les médias sont toujours discrets sur les enjeux énergétiques et économiques… Pensez donc, que dirait l’opinion publique si notre Scipion nous racontait qu’on va au Mali pour s’assurer le contrôle des ressources en uranium pour alimenter nos vieilles centrales nucléaires pourries, les derniers vestiges d’une prétention scientifique et d’un dogme quasi religieux de Bouygues, Areva... et de leurs sbires, qu’ils soient politiciens ou pseudo- scientifiques.
S’il existe un avenir radieux...
Si les entreprises françaises n’occupent plus le terrain africain, d’autre le feront. Les États-nations c’est la concurrence et pour éviter d’en venir aux mains, il faut y installer des armées bien fortes et des États-nations stables, c'est ce que se disent nos gouvernants.
Le processus RECAMP
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lafrique.free.fr/a-f/199910ra.htm,
qui prévoyait le départ des troupes françaises en autonomisant les pays de la Françafric à coup d’instructeurs militaires, se voit « détourné » de son but en augmentant ses contingents, du fait de la suprématie du maître envers ses élèves. Les armées africaines ainsi constituées alimentent les gardes prétoriennes des petits dictateurs à la solde des intérêts de l’ordonnateur politico-économique français. Ces dictateurs, générant à leur tour des forces rebelles, appellent à la rescousse leur père nourricier qui a une longue expérience des tactiques de guerre dite « révolutionnaire » 5
Guerre contre-insurrectionnelle : pratique de la torture, du dé-
placement des populations, de rafles, de camps de détention,
de perquisitions nocturnes, de viols... il s’agit de frapper les es-
prits, d’exercer une action paralysante, de dissuader les popula-
tions de rejoindre les insurgés.(cf. note 2, p.26)
depuis l’Indochine (1946-1954).
Le problème africain résulte de l’organisation sociale capitaliste et non d'une prétendue « incapacité congénitale africaine » à passer à l’âge adulte.
Travaillons à mettre en place un fédéralisme mondial basé sur l’individu – principes de non-exploitation de l’homme par l’homme, d'entraide, de justice sociale, de liberté... – avec cet outil qu’est l’anarchosyndicalisme.
1- Benjamin Stora, Histoire de l’Algérie coloniale 1830-1954, La Découverte, 1991, collection Repères, p.16.
2- Raphaël Granvaud, Que fait l’armée française en Afrique ? Agone, 2009, p.399.
3- http://www.algerie1.com/actualite/medelci-laccord-entre-le-mnla-et-ansar-eddine-est-un-pas-tres-encourageant/
4- http://lafrique.free.fr/a-f/199910ra.htm
5- Guerre contre-insurrectionnelle : pratique de la torture, du déplacement des populations, de rafles, de camps de détention, de perquisitions nocturnes, de viols... il s’agit de frapper les esprits, d’exercer une action paralysante, de dissuader les populations de rejoindre les insurgés.(cf. note 2, p.26)
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